Le Fonds monétaire international (FMI) a clôturé la cinquième revue de la Facilité élargie de crédit (FEC) pour la République démocratique du Congo (RDC). Il s’agit d’un mécanisme qui apporte une aide financière à moyen terme aux pays à faible revenu qui connaissent des difficultés prolongées de balance des paiements. Globalement satisfait, le FMI a autorisé le décaissement immédiat d’environ 202,1 millions $.
L’institution de Bretton Woods a reconnu que les progrès réalisés dans le cadre du programme FEC ont été globalement satisfaisants. Selon le FMI , tous les critères de réalisation (CR) à fin juin 2023 ont été respectés sauf un : « le CR sur le solde budgétaire intérieur n’a pas été atteint en raison de la sous-performance des recettes du gouvernement central et d’ajustements insuffisants des dépenses. Le CR continu sur l’introduction de nouvelles pratiques de change multiples n’a pas non plus été respecté ».
Dans son annonce faite jeudi 14 décembre, le FMI a indiqué que tous les objectifs indicatifs (OI) à fin juin 2023 ont été atteints, sauf deux : « celui lié au plancher des dépenses sociales et celui lié au plancher des recettes du gouvernement central ».
Selon cette institution financière internationale, les réformes structurelles avancent, bien qu’à un rythme plus lent : sur les neuf repères structurels, six ont été atteints, deux ont été mis en œuvre avec des retards, et le dernier concernant la recapitalisation de la banque centrale a été partiellement atteint et reporté.
« Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé le cinquième revue de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) pour la République démocratique du Congo (RDC), approuvé le 15 juillet 2021 (voir CP 21/217 ). L’achèvement de la cinquième revue permet un décaissement immédiat équivalent à 152,3 millions de DTS (environ 202,1 millions de dollars) afin de soutenir les besoins de la balance des paiements, portant le décaissement total à ce jour à 913,8 millions de DTS (environ 1219,1 millions de dollars) », a annoncé le FMI, souligant que la situation socio-politique et sécuritaire est de plus en plus complexe, reflétant les prochaines élections générales du 20 décembre 2023 et le conflit en cours dans l’Est de la RDC.
Malgré ce contexte, dit le FMI, l’économie demeure résiliente, avec une croissance du PIB réel projetée à 6,2 % en 2023, soutenue par un secteur extractif toujours dynamique malgré les chocs négatifs des termes de l’échange.
En outre, la forte dépréciation du franc congolais a eu un impact sur l’inflation, qui a atteint 23,3 % en glissement annuel en juillet 2023, avant de diminuer modérément à la suite des mesures prises par la Banque centrale du Congo (BCC), a-t-il ajouté, constatant que le déficit du compte courant reste élevé, en raison de la détérioration des termes de l’échange et de l’augmentation plus importante que prévue des importations.
« L’accumulation de réserves internationales a ralenti en raison d’un manque à gagner de recettes minières libellées en dollars et des interventions effectuées par la BCC pour parer les pressions à la dépréciation du taux de change. Étant donné un espace budgétaire limité en raison de la sous-performance des recettes, les dépenses ont été réorientées vers la sécurité et les élections au détriment du règlement des arriérés, et le déficit fiscal intérieur de 2023 est projeté à 0,8 % du PIB. La politique budgétaire se concentrera sur la mobilisation des recettes et sera soutenue par des progrès dans les réformes de la gestion des finances publiques et des investissements », a expliqué le FMI.
Le directeur général adjoint du FMI, Kenji Okamura, a recommandé aux autorités congolaises que les réformes qui renforcent la gouvernance et la transparence budgétaires, améliorent la crédibilité budgétaire et limitent le recours aux procédures d’urgence et les dérapages dans la gestion de la trésorerie puissent se poursuivre afin de renforcer les cadres de gestion des finances publiques et des investissements publics.