Présidente du Conseil de l’UE, la Hongrie refuse « d’attendre » la mise en œuvre, en RDC, de « Global Gateway », la stratégie européenne dans les domaines du numérique, de l’énergie, des transports, de la santé et de l’éducation. En froid avec Bruxelles, Budapest a décidé de lancer, dans un cadre bilatéral, avec Kinshasa « un programme global de coopération stratégique », qui sera basé sur les piliers économiques, de développement des infrastructures et de l’éducation.
L’annonce a été faite lundi par le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, dans une déclaration à la presse, à l’issue de ses entretiens avec le président de la RDC, Félix Tshisekedi, en visite à Budapest. Selon lui, cette visite est « historique », car jamais auparavant un président congolais n’avait visité la Hongrie.
« Nous avons déjà lancé à plusieurs reprises l’élaboration d’une telle stratégie au sein de l’UE et nous continuons à défendre cette position. Cependant, plutôt que d’attendre que des décisions soient prises à Bruxelles, nous allons commencer notre propre part dans ce programme de développement », a-t-il annoncé.
Déterminé à être l’un des leaders mondiaux de la batterie électrique d’ici à 2030, la Hongrie s’intéresse au secteur minier de la RDC, premier producteur mondial de cobalt, une matière première stratégique pour l’industrie automobile.
« La Hongrie possède l’une des plus grandes capacités de production de batteries au monde. Nous sommes actuellement le quatrième plus grand producteur mondial, nous passerons à la deuxième place l’année prochaine. Les matières premières nécessaires à cette fin, notamment le cobalt, proviennent du Congo, et dans ce domaine, il y aura également des possibilités de coopération trilatéral », a souligné Viktor Orbán.
En outre, les deux pays sont « proches » d’un accord sur la modernisation de l’agriculture « Dans ce domaine, la Hongrie est en mesure de participer à la production de semences, à l’industrie laitière et à la transformation des aliments », a-t-il indiqué, ajoutant que comme prévu, Budapest et Kinshasa pourront également parvenir à un accord sur la question de la gestion de l’eau.
Dans la foulée, il a mentionné le projet de construction de routes et de ponts, dirigé et financé en partie par la Hongrie, d’une valeur de 600 millions de dollars, qui reliera le Congo à la Zambie, comme « le fleuron économique » de la coopération hongro-congolaise.
Par ailleurs, le chef du gouvernement hongrois a souligné que la République démocratique du Congo était importante non seulement en raison de sa taille et de ses réserves de matières premières extrêmement riches, mais aussi en raison de sa politique et du rôle stabilisateur qu’elle joue dans la région. « La Hongrie apprécie beaucoup cela et coopère donc avec la République démocratique du Congo au sein des organisations internationales et soutient la nomination du Congo au Conseil de sécurité de l’ONU », a-t-il dit.
Viktor Orbán a rappelé que les relations entre la Hongrie et la RDC ont commencé il y a déjà longtemps, précisant que la Hongrie et la Serbie ont une représentation commune à Kinshasa et l’autorisation a été accordée pour l’ouverture d’une représentation congolaise à Budapest.