La France se dit préoccupée par la création de l’Alliance Fleuve Congo, une plateforme politico-militaire qui réunit plusieurs groupes armés dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), dont le Mouvement du 23 mars (M23), une milice soutenue par le Rwanda.
Cette nouvelle rébellion est mise en place à l’initiative de Corneille Nangaa, président honoraire de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), qui accuse le régime Tshisekedi d’avoir « fait le choix délibéré de sous-traiter la sécurité nationale, en utilisant la guerre comme fonds de commerce, sacrifiant les forces armées de la RDC au profit des mercenaires étrangers et des forces négatives qui écument l’Est du pays, y semant mort et désolation ». Ainsi, a-t-il dit, l’Alliance Fleuve Congo vise à refonder l’Etat congolais.
Réitérant son soutien notamment aux processus de paix régionaux, l’ambassade de France en RDC a condamné toute menace de recours à la violence, alors que la communauté internationale se mobilise pour résoudre la crise sécuritaire qui écume la partie orientale du pays de Félix Tshisekedi depuis plus de deux décennies.
« L’Ambassade de France en RDC est préoccupée par l’annonce de la création d’une plateforme réunissant des groupes armés, dont le M23, dans l’est de la RDC. Elle condamne toute menace de recours à la violence et soutient le cessez-le-feu ainsi que les processus régionaux en cours », a déclaré ce lundi 18 décembre Bruno Aubert, ambassadeur de France en RDC.
Devant le Conseil de sécurité, la France avait prévenu lundi 11 décembre, que des actions délibérées visant à déstabiliser la République démocratique du Congo à l’approche des élections ou à perturber le processus seraient « inacceptables ».
« La France est préoccupée par les tensions à l’est de la République démocratique du Congo. Le M23 doit cesser son offensive, se retirer et se cantonner. Le Rwanda doit mettre un terme à son soutien au M23 et à la présence de soldats sur le territoire congolais. Les forces armées de République démocratique du Congo doivent cesser toute collaboration avec les FDLR, comme elles s’y sont engagées », avait déclaré Nicolas De Rivière, représentant permanent de la France à l’ONU.
Considérant que toute approche militaire ne fera que contribuer à l’escalade, la France est convaincue que « seuls le dialogue et la relance des processus de Luanda et de Nairobi, dès les élections passées, permettront une solution durable à cette crise ».