Après les urnes, place à la rue. La famille politique de Joseph Kabila fulmine contre le « jusqu’au-boutisme machiavelique » de l’administration Tshisekedi, « qui mène le pays au chaos et tend à réduire à néant les avancées engrangées, depuis 2001, sur le terrain de la construction d’un Etat républicain, économiquement fort et socialement solidaire ».
Alors que le gouvernement se dit satisfait du déroulement des opérations de vote, en dépit de quelques difficultés, le Front commun pour le Congo (FCC) affirme que, grâce aux nouvelles technologiques de l’information et de la communication, le monde entier a pu suivre en direct mercredi, le déroulement « chaotique » de ces élections prolongées jusqu’à jeudi.
« Force est de constater ce soir que les craintes maintes fois exprimées par le FCC, et dédaigneusement ignorées par les tenants du pouvoir, ont été largement dépassées par la réalité. Plus qu’à une parodie d’élections, destinée à conférer un semblant de crédibilité à des faux résultats préétablis, c’est à un véritable naufrage du processus électoral maintes fois décrié par le FCC qu’on a assisté ce jour. Avec en primes, l’opprobre et une honte sans nom pour notre pays », dénonce Raymond Tshibanda, président de la cellule de crise du FCC, dans une déclaration faite mercredi soir.
Au regard de ce « chaos électoral », le FCC a invité la population congolaise à se prendre en charge et, en application des dispositions pertinentes de la Constitution, à se mobiliser, comme un seul homme, « pour mettre fin à ce régime dictatorial qui, usant et abusant de la puissance publique, gère le pays en violation de la Constitution et des lois de la République ».
Dans ce cadre, la famille politique de Joseph Kabila, ancien président de la République, appelle tous ses cadres et militants à se tenir prêts pour les actions qui vont être décrétées, dans le cadre de cette mobilisation générale, en vue de créer les conditions du retour à l’ordre constitutionnel « aujourd’hui violé, et de rendre le pouvoir au peuple, souverain primaire, à travers des élections réellement inclusives, libres et transparentes ».
Le vote organisé mercredi a été entaché de beaucoup d’irrégularités. Certains centres n’étaient pas opérationnels, d’autres ont ouvert avec plus de dix heures de retard. Le FCC dit avoir identifié plusieurs bureaux fictifs, gérés loin des sites électoraux par des candidats de la famille politique de Félix Tshisekedi, président de la République sortant.