Le Mouvement du 23 mars (M23), un groupe armé opérant dans l’Est de la RDC avec le soutien du Rwanda, a rejeté les résultats provisoires de la présidentielle publiés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) donnant Félix Tshisekedi vainqueur avec 73,34% des voix.
La milice sous sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU accuse le président Tshisekedi d’avoir décidé « d’exclure des élections, les territoires de Rutshuru, de Masisi et de Nyirangongo privant ainsi à des millions de nos compatriotes le droit d’élire leurs dirigeants ».
Par conséquent, le M23 dit ne sentir « ni lié, ni concerné par le résultat de ce scrutin » et affirme que Félix Tshisekedi « n’aura donc aucune légalité, aucune légitimité dans les territoires libérés ».
« C’est dans ce cadre que notre mouvement s’est associé à d’autres organisations civiles et politiques pour créer une plate-forme dénommée Alliance Fleuve Congo qui est un cadre plus ouvert, plus large et plus dynamique qui nous permet ensemble d’entamer une marche révolutionnaire avec comme objectif de mettre fin à une gouvernance chaotique et prédatrice du pays qui tue ses propres citoyens, les contraignant à opérer un choix honteux et inacceptable entre l’exile et la caporalisation », a déclaré Bertrand Bisimwa, président du M23.
Nangaa, coordonnateur de l’AFC
Le leader du M23 a justifié le choix porté sur Corneille Nangaa, ancien président de la CENI, pour diriger l’Alliance Fleuve Congo, par son « degré d’engagement et de dévouement pour la cause de la libération ».
« C’est un compatriote révolutionnaire qui a choisi de tout abandonner pour se mettre totalement au service de la cause nationale », a expliqué Bisimwa.
Cette coalition se dit « déterminée » à renverser Félix Tshisekedi qui, dénonce-t-elle, a refusé « catégoriquement et officiellement la résolution de causes profondes des conflits qui maintiennent l’Est du pays dans une insécurité généralisée et un sous-développement deshumanisant ».