Les tensions s’intensifient dans la région des Grands Lacs. Le Rwanda est accusé par ses voisins, la RDC et le Burundi, de soutenir des groupes armés congolais et burundais pour les déstabiliser. Mercredi, le président burundais Evariste Ndayishimiye a sollicité l’intervention de la communauté internationale afin d’éviter une escalade militaire dommageable pour toute la région.
Le président Ndayishimiye a échangé mercredi 17 janvier 2024 avec une délégation de l’Union européenne (UE) conduite par Rita Laranjinha, directrice pour l’Afrique au Service européen pour l’action extérieure. Les discussions ont tourné notamment autour de la crise régionale impliquant la RDC, le Burundi et le Rwanda.
Pour le chef de l’Etat burundais, cette situation préoccupante alimentée par le soutien de Kigali aux forces négatives et ayant conduit la fermeture des frontières avec le pays de Paul Kagame, nécessite l’intervention de la communauté internationale.
« Le numéro un burundais a signifié que la question liée aux attaques terroristes contre le Burundi soutenues par le Rwanda ainsi que l’insécurité qui prévaut à l’Est de la RDC constituent une situation préoccupante pour la région, d’où la nécessité pour la Communauté Internationale d’intervenir », rapporte la présidence burundaise.
L’UE appelle au dialogue
A l’occasion du lancement lundi 15 janvier, des programmes régionaux à Bujumbura, dans le cadre de la Stratégie renouvelée de l’UE pour la région des Grands Lacs, Rita Laranjinha a appelé à un « dialogue étroit » entre les pays de la région pour surmonter les différends.
Dans ce contexte, la diplomate européenne a suggéré aux pays de la région de s’inspirer de l’UE qui, dit-elle, a été construite entre Etats membres au lendemain d’un grave conflit mondial.
« L’UE a pu être un succès, elle a pu consolider la paix en Europe parce que ces pays ont voulu s’asseoir ensemble, regarder quels étaient leurs intérêts, leurs points communs, et ensemble, ils ont pu trouver des solutions. Et c’est cet exemple que nous aimerions partager avec les pays de la région, passer ce message que sans le dialogue, sans l’intérêt commun, il sera difficile de trouver des solutions communes », a-t-elle souligné.
Les relations sont très tendues entre d’une part, la RDC et le Rwanda, et d’autre part, le Burundi et le Rwanda. Le pays de Paul Kagame, qui veut s’imposer comme le flic de la région, est accusé par ses voisins de loger, ravitailler et financer des groupes armés congolais et burundais.