A deux jours de l’investiture du président Félix Tshisekedi pour son second et dernier mandat, l’Eglise catholique a fulminé contre les irrégularités et incidents dont l’ampleur et l’étendue font, selon elle, des élections du 20 décembre 2023 une « catastrophe électorale ».
Alors que la CENI se vante d’avoir organisé des scrutins « apaisés et transparents », la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) dit avoir constaté que ces élections ont été caractérisées, en général, par la fraude, la corruption à grande échelle, le vandalisme de matériel électoral, l’incitation à la violence, la détention illégale des DEV (dispositifs électroniques de vote), l’achat des consciences, l’intolérance, l’impudicité, l’atteinte aux droits humains, à la vie humaine et à la dignité des personnes allant jusqu’à humilier publiquement la femme.
Les mots sont durs. Les évêques catholiques ne ménagent pas la CENI. Pour eux, « Il s’avère que le chaos enregistré lors de cette 4ème édition des élections relève en partie de l’obstination de la CENI qui, au regard des contraintes dont elle était pourtant consciente, a organisé les élections par défi, en violation du cadre juridique national et de l’administration électorale ».
« Après la déclaration préliminaire de la MOE CENCO-ECC, nous avons découvert par la suite, un nombre impressionnant de votes parallèles avec les machines à voter trouvées chez des particuliers. D’aucuns se posent la question de savoir s’il n’y avait pas planification quelque part au niveau du pouvoir organisateur », assène l’Eglise catholique.
La facilité avec laquelle les dispositifs électroniques de vote (DEV) et les rouleaux des bulletins de vote se sont trouvés un peu partout dans les mains des particuliers, étonne plus d’un, a-t-elle ajouté, souligant que la CENI devrait s’interroger sur son rôle dans cet imbroglio, car, « c’est elle qui a le contrôle exclusif de toutes ces machines et elle ne s’est jamais plainte d’un vol quelconque de son matériel ».
Face à cette situation, la CENI estime qu’il importe d’ouvrir des poursuites à l’égard des membres, cadres et agents de la CENI qui ont été complices dans la fraude électorale.
« Il ne serait pas normal que les personnes qui ont hypothéqué l’avenir de toute une nation se trouvent encore dans la direction de cette haute institution d’appui à la démocratie », a-t-elle martelé.