Dans un contexte de tensions croissantes entre la RDC et le Rwanda, le président angolais João Lourenço joue un rôle « très important » en gérant cette crise par la diplomatie, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.
Arrivé mercredi soir à Luanda, le secrétaire d’État américain a rencontré ce jeudi le président João Lourenço et le ministre des Affaires étrangères Tete Antonio pour discuter non seulement des relations bilatérales entre les USA et l’Angola et des engagements pris lors du sommet des dirigeants USA-Afrique, mais aussi de la crise rwando-congolaise alimentée par le soutien de l’armée rwandaise aux rebelles du M23 qui opèrent dans l’Est de la RDC.
Lors d’une interview accordée à la presse avant son départ pour l’Angola en provenance du Nigéria, Antony Blinken a affirmé que l’Angola devient un partenaire « de plus en plus important » pour les USA, surtout avec les efforts déployés par le président João Lourenço pour résoudre les tensions entre Kigali et Kinshasa.
« Le président Lourenço a joué un rôle très important en essayant de gérer les crises par la diplomatie, en particulier ce qui se passe dans l’est du Congo et au Rwanda, où le processus mis en place par l’Angola est très important pour essayer de trouver une voie diplomatique vers l’avant et pas par la guerre. Alors tout ça pour vous dire qu’il devient un partenaire de plus en plus important. Le président Lourenço est venu à la Maison Blanche et a rencontré le président Biden l’année dernière, et le président Biden m’a demandé d’assurer le suivi. C’est pourquoi nous visitons l’Angola », a-t-il déclaré.
Dans le cadre de sa médiation, João Lourenço a échangé par téléphone mercredi avec les Félix Tshisekedi de la RDC et Paul Kagame du Rwanda.
« João Lourenço lutte contre la corruption »
Alors que l’Angola reste ravagé par la corruption, le chef de la diplomatie américaine a reconnu que le président Lourenço, c’est quelqu’un qui lutte réellement contre ce fléau.
« Nous voyons qu’il a suivi un chemin très important qui à la fois reconnaît la corruption comme un poison pour le développement et la création d’opportunités, et prend des mesures très concrètes pour la combattre », a-t-il dit.
Toutefois, Blinken juge nécessaire de créer un système plus ouvert afin de véritablement lutter contre la corruption.
« Par exemple, la société civile a un rôle très important à jouer. Pour cela, il faut accorder encore plus d’espace à la société civile et aux médias, qui ont également un rôle crucial à jouer dans la lutte contre la corruption, pour la faire connaître et la combattre. Mais nous constatons une évolution très positive en Angola, notamment dans cette lutte contre la corruption », a-t-il souligné.
Antony Blinken a, par la même occasion, précisé que les USA ont des partenariats avec l’Angola, la Zambie et la République démocratique du Congo, avec le très important projet d’infrastructure du corridor de Lobito, qui apportera un système de transport et de communication numérique aux populations de ces trois pays et sur tout le continent africain.