Les rebelles du M23 menacent de lancer l’assaut contre la Mission de la SADC en République démocratique du Congo (SAMIDRC), une force militaire régionale déployée depuis le 15 décembre 2023 dans l’Est de la RDC pour aider le gouvernement congolais à rétablir la paix et la sécurité. Cette menace est proférée 24 heures après l’attaque qu’ils ont menée contre la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), qui a fait deux blessés à Masisi au Nord-Kivu.
Opérant en coalition avec l’armée rwandaise, le M23 ne veut voir aucune force internationale appuyer l’armée congolaise. Pour ce mouvement qualifié de « terroriste » par les autorités congolaises, le soutien militaire aux FARDC participe à ce qu’il appelle « plan belliciste » du président Félix Tshisekedi. Par conséquent, les hommes de Bertrand Bisimwa annoncent avoir pris les dispositions pour « neutraliser » la SAMIDRC, particulièrement le contingent tanzanien, qui aurait utilisé une artillerie lourde contre leurs positions.
« Le M23 n’a aucun problème particulier avec la SADC, notamment les Forces de défense du peuple tanzanien (TPDF). Cependant, comme les forces de la SADC continuent d’utiliser l’artillerie lourde, en particulier les MRLS (BM) 122 mm maniée par les soldats tanzaniens (TPDF), le M23 n’aura d’autre choix que de capturer ou de neutraliser ces armes et mettre hors d’état de nuire ceux qui les utilisent », a indiqué Lawrence Kanyuka, porte-parole du M23, dans un communiqué publié samedi 3 février 2024.
Cette ne pourra certainement pas empêcher la SAMIDRC d’accomplir sa mission, car son déploiement s’est effectué selon le principe d’autodéfense collective et d’action collective décrit dans le Pacte de défense mutuelle de la SADC (2003), qui dispose que « toute attaque armée perpétrée contre l’un des États parties sera considérée comme une menace à la paix et à la sécurité régionales et fera l’objet d’une action collective immédiate ».
Donc, ne pas soutenir l’armée congolaise, sera une violation flagrante de ce texte et de la décision des chefs d’Etat sur le déploiement de la force, surtout qu’elle a un mandat offensif pour aider le gouvernement de la RDC à neutraliser les groupes armés illégaux dans l’Est de la RDC afin de restaurer et de maintenir la paix et la sécurité, de créer un environnement sûr et de protéger les civils et leurs propriétés en cas de menaces ou d’attaques imminentes.
D’ailleurs, lors de sa visite dans l’Est de la RDC, le secrétaire exécutif de la SADC, Elias Magosi, a réitéré la détermination de l’organisation régionale à rétablir la paix et la sécurité et à ajouter à son palmarès les réalisations et les jalons en matière de défense, institutionnelle, socio-économique, et de paix et de sécurité.