Les Congolais devront encore attendre pour voir se concrétiser la promesse du président Félix Tshisekedi faite pendant la campagne électorale de solliciter l’autorisation du Parlement pour déclarer la guerre au Rwanda si l’un des villages de la RDC est touché par l’attaque de la coalition M23-RDF. Et pour cause, justifie Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais, les nouvelles institutions issues des élections de décembre 2023 sont en phase d’installation.
La ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, a été frappée à deux reprises par les bombes larguées par l’armée rwandaise et le M23. Pour une bonne partie de la population congolaise, les conditions semblent réunies pour déclarer la guerre au Rwanda. Ce qui n’est de l’avis du gouvernement, qui estime que le plus important est la restauration de la sécurité dans les localités occupées par les forces négatives.
« Évidemment, le président de la République l’a dit. Nous sommes déjà en opération mais dans les conditions actuelles, une guerre ne peut pas être déclarée. Vous savez que nous sommes en phase d’installation de nouvelles institutions. Même si le président de la République le voulait, dans ces conditions, constitutionnellement, on ne sera pas en mesure de le faire. Le plus important, ce n’est peut-être pas cela pour le moment. Le plus important pour le moment, c’est de savoir ce qui est fait pour restaurer la sécurité dans ces parties du territoire national, et vous avez suivi tout à l’heure ce que le général a dit en liminaire de ce qui se fait sur terrain parce que la vérité est que beaucoup de ces opérations, lorsqu’elles se déroulent, lorsque par exemple on pilonne ou nos drones entrent en action, on n’en fait pas forcément la communication », a indiqué mardi Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais qui, conjointement avec le porte-parole militaire des FARDC, faisaient le point devant la presse de la situation militaire sur le terrain des opérations.
Alors que la population congolaise ne jure que par une confrontation directe entre Kinshasa et Kigali pour mettre définitivement fin à ce cycle de violences, le gouvernement, quant à lui, a souligné que, le moment venu, si les conditions constitutionnelles sont réunies, la guerre pourrait être déclarée.
Pour l’instant, rassure Muyaya, la coalition M23-RDF subit d’énormes pertes.
« Aujourd’hui, s’il faut dénombrer les victimes rwandaises, on en compterait par centaine, parce que chaque fois les cibles sont bien trouvées. Il faut considérer que tout est fait et que l’ennemi est poursuivi partout où il doit être pour être sûr que nous restaurons la sécurité dans notre pays », a-t-il souligné.
L’article 86 de la Constitution dispose que le président de la République déclare la guerre par ordonnance délibérée en Conseil des ministres après avis du Conseil supérieur de la défense et autorisation de l’Assemblée nationale et du Sénat conformément à l’article 143 qui oblige le chef de l’Etat d’en informer la nation par un message et précise que les droits et devoirs des citoyens, pendant la guerre ou en cas d’invasion ou d’attaque du territoire national par des forces de l’extérieur font l’objet d’une loi.