Dans un contexte d’intenses combats entre les FARDC et les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise, notamment à Sake, une cité considérée comme stratégique sur la route de Goma, le gouvernement congolais a réitéré mercredi son engagement à respecter la feuille de route de Luanda, accord signé en novembre 2022 par Kinshasa et Kigali, qui prévoit notamment la cessation des hostilités et un retrait du M23.
Ce document négocié par le président angolais et médiateur désigné par l’Union africaine, João Lourenço, souffre d’application depuis son adoption, la coalition M23-RDF poursuivant la conquête des localités dans l’Est de la RDC. Et Kinshasa n’entend se laisser faire. Le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a rassuré que l’armée reste mobilisée à défendre les populations civiles et à sauvegarder l’intégrité territoriale du pays.
« Tout en usant de son droit légitime de défendre son territoire national, le Gouvernement de la République démocratique du Congo rappelle qu’il reste engagé à respecter la feuille de route de Luanda, qui prévoit le cessez-le-feu, le retrait, le désarmement et le cantonnement du M23 ainsi que le retrait de l’armée rwandaise du sol Congolais pour le retour de la paix dans cette partie du pays et de la stabilité de la sous-région », a-t-il écrit dans un communiqué, appelant la population au calme et à la vigilance.
Dans la foulée, la RDC a condamné avec la dernière énergie les bombardements « aveugles » effectués mercredi par la coalition M23-RDF, respectivement à Nzulo, situé dans le versant du Lac Kivu vers le Parc des Virunga, et dans le marché de Mugunga, en pleine ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
« Les deux bombardements ciblant les populations civiles font suite au premier largué le 02 février 2024 », rappelle Kinshasa, qui félicite les FARDC pour la contre-offensive conséquente organisée avec « bravoure et détermination, laquelle a ramené la sérénité autour de la cité de Sake ».
Exprimant toute sa solidarité et sa compassion aux populations affectées, le gouvernement a souligné que par cet acte supplémentaire « d’agression et de terrorisme » est constitutif des crimes de guerre et des violations graves des droits de l’homme, « qui ne resteront jamais impunis ».