Depuis que les rebelles du M23 ont, avec le soutien de l’armée rwandaise, repris les armes fin 2021 dans l’Est de la RDC, le Royaume-Uni n’a jamais condamné clairement le pays de Paul Kagame alors que plusieurs rapports de l’ONU ont confirmé des interventions directes et de renforts de troupes des RDF en République démocratique du Congo, en particulier dans les territoires de Masisi, de Rutshuru et de Nyiragongo au Nord-Kivu.
Dans un communiqué publié vendredi 9 février 2024, contrairement à Washington et à Paris qui ont exigé le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais, Londres se limite à condamner « la violente offensive du M23 et les actions de tous les groupes armés illégaux dans l’est de la RDC », évitant ainsi de désigner Kigali avec qui il a signé un accord sur le transfert des demandeurs d’asile illégaux.
« Le Royaume-Uni est très préoccupé par la récente escalade des combats dans l’est de la RDC et par ses conséquences humanitaires effroyables pour la population congolaise. Plus de 135 000 personnes ont été déplacées en une seule semaine dans les villes et villages du Nord et du Sud-Kivu, dont des dizaines de milliers qui ont fui leurs maisons à la suite des attaques du M23 le mercredi 7 février », a déclaré l’ambassade du Royaume-Uni à Kinshasa, rappelant que ces violences ne font qu’ajouter à la misère et à la souffrance de civils innocents.
Se gardant d’offenser son allié traditionnel, Londres souligne simplement qu’il soutiendra toutes les parties en vue d’un dialogue et d’un retour aux processus régionaux de consolidation de la paix qui, croit-il, offrent les meilleures chances de paix.
L’agression rwandaise contre la RDC n’est plus à démontrer. Dans son dernier rapport, le Groupe d’experts de l’ONU a confirmé que, depuis le début du mois d’octobre 2023, des soldats des RDF appartenant à cinq bataillons différents ont été déployés dans les territoires de Nyiragongo, de Rutushuru et de Masisi.
Le rapport onusien a précisé que les RDF et le M23 ont été soutenus par plusieurs équipes d’appui tactique et de reconnaissance comprenant au total 250 ex-combattants des FDLR et opérant sous le commandement du service du renseignement de la défense du Rwanda.