La région des Grands Lacs est en proie à l’insécurité depuis plus de 25 ans. Dans l’Est de la RDC, des groupes armés soutenus principalement par le Rwanda commettent des crimes de guerre, des exécutions sommaires, des viols et pillent des ressources minières. Alors que les efforts sont coordonnés au niveau régional pour instaurer une paix durable, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais, prédit la fin des « aventures » du président rwandais Paul Kagame qu’il considère comme le « mal de la région ».
Dimanche à Addis-Abeba, au siège de l’Union africaine (UA), les présidents Félix Tshisekedi de la RDC, Cyril Ramaphosa de l’Afrique du Sud et Evariste Ndayishimiye du Burundi ont tenu une réunion tripartite sur le déploiement des troupes de la Communauté de développement de l’Afrique ausstrale (SADC) dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) où l’armée rwandaise et les rebelles du M23 occupent quelques localités.
Selon la présidence congolaise, « les trois chefs d’État ont fait le point du déploiement des troupes de la force régionale de la SADC (SAMIDRC) et discuté sur la meilleure coordination des opérations sur terrain ».
Commentant cette réunion de haut niveau, Patrick Muyaya a affirmé que « la fin des aventures du mal de la région est proche ».
Sans circonlocutions, le porte-parole du gouvernement congolais laisse entendre que Paul Kagame « qui n’a de plan que la violence, le vol, le pillage, la stigmatisation et les massacres mérite une réponse coordonnée et structurée ».
Dans la foulée, il a remercié toutes les forces armées internationales qui s’engagent aux côtés des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) pour le retour de la paix.
En RDC, le Burundi qui n’est pas membre de la SADC a déployé ses troupes dans un cadre bilatéral. En août 2023, les deux pays ont signé un protocole d’accord en matière de défense et de sécurité. « Le Burundi et la RDC sont comme l’arbre et l’écorce. Quand vous attaquez l’un, vous attaquez l’autre », avait déclaré le président Evariste Ndayishimiye lors de la signature de cet accord.
Dans ce contexte, le Rwanda semble de plus en plus isolé. Dimanche, les USA ont condamné le soutien de l’armée rwandaise au groupe armé M23. Pour le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, le pays de Paul Kagame doit retirer immédiatement toutes ses troupes de la RDC et ses systèmes de missiles sol-air, qui menacent la vie des civils, des Nations unies et des autres forces de maintien de la paix régionales, acteurs humanitaires et vols commerciaux dans l’Est de la RDC.