Le gouvernement congolais et le Bureau de coordination humanitaire de l’ONU (OCHA) ont estimé à 2,6 milliards $ le montant nécessaire pour fournir une assistance vitale et des services de protection à 8,7 millions de personnes dont la survie dépend largement de l’aide d’urgence.
Le Plan de réponse humanitaire 2024 a été lancé ce mardi 20 février à Kinshasa par le ministre congolais des Affaires sociales, actions humanitaires et solidarité, Modeste Mutinga, et le coordonnateur humanitaire, Bruno Lemarquis.
Selon un communiqué d’OCHA, ce plan se concentrea sur deux objectifs : « i) l’assistance d’urgence multisectorielle pour répondre de manière opportune, adéquate, et adaptée aux besoins vitaux de 8,7 millions de femmes, hommes filles et garçons avec une attention particulière aux groupes vulnérables ; et ii) la réponse humanitaire multisectorielle permettant à 3,6 millions de femmes, hommes, filles et garçons affectés par des crises d’améliorer leurs conditions de vie et de renforcer leurs capacités à prévenir, faire face et se relever des chocs ».
Depuis plus d’un an, la crise humanitaire en République démocratique du Congo a pris des proportions alarmantes. De nouvelles flambées de violence, notamment à l’Est du pays, obligent les populations affectées à des déplacements répétés.
La RDC compte actuellement 6.7 millions de personnes déplacées internes, dans un contexte où le pays fait face par ailleurs à de graves inondations et à une recrudescence d’épidémies de rougeole et de choléra, qui ont exacerbé la vulnérabilité des populations meurtries par plus de trois décennies de conflits armés.
Au-delà des crises immédiates qui méritent une attention urgente, il y aussi en RDC des besoins et des vulnérabilités chroniques. En 2024, il est estimé que près de 25,4 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire, alors que la malnutrition aiguë touche 8,4 millions de personnes, principalement des enfants de moins de 5 ans, des femmes enceintes et des femmes allaitantes.
« La crise humanitaire en République démocratique du Congo a atteint de nouveaux sommets cette année, du fait de l’aggravation de certains conflits, de l’émergence de nouveaux foyers de tension, et d’événements climatiques ayant entrainé des désastres. Derrière toutes ces situations, il y a des hommes, des femmes et des enfants qui font face à de très hauts niveaux de vulnérabilité », a indiqué Bruno Lemarquis.
Plus d’un million d’enfants ne vont plus à l’école du fait des conflits armés. Une situation dramatique qui nécessite, selon Modeste Mutinga, que la communauté internationale tourne un regard vers la RDC.
« Avec son potentiel unique au monde sur plan environnemental, sur le plan minier et sur le plan touristique, le Congo peut beaucoup apporter au monde. Il faudrait qu’il retrouve la paix », a-t-il dit.
En 2023, l’appel de fonds (2,25 milliards $) n’a été financé qu’à 40%. Cela a permis d’assister plus de 5 millions de personnes mais de très nombreux besoins restent non couverts. Selon l’ONU, l’insuffisance de moyens financiers a entraîné énormément de souffrances, de drames humains, de vies gâchées.