Les USA ont appelé mardi la communauté internationale à prendre des mesures immédiates pour mettre fin aux combats dans l’Est de la RDC et apaiser les tensions entre la RDC et le Rwanda, rappelant que des millions de personnes sont déjà exposées à une grave crise humanitaire, et l’ampleur des déplacements, des violations des droits humains, de la violence sexiste et des souffrances est effroyable.
Washington insiste sur le dialogue. Ainsi, Robert Wood, représentant permanent adjoint des USA à l’ONU, a exhorté Kinshasa et Kigali à renouveler leur engagement envers les mesures de confiance convenues en décembre, revenir à un cessez-le-feu et prendre des mesures rapides, approfondies et systématiques pour promouvoir la responsabilisation des responsables de violations des droits humains dans ce conflit.
Dans ce cadre, les USA se disent prêts à fournir des renseignements et des ressources diplomatiques pour aider à surveiller toute pause convenue dans les combats.
« Le Rwanda et la RDC doivent sortir du bord de la guerre. Les parties au conflit et les acteurs régionaux devraient immédiatement reprendre les processus de Nairobi et de Luanda. Ces efforts diplomatiques régionaux – et non un conflit militaire – sont la seule voie vers une solution négociée et une paix durable », ont déclaré les USA, qui assurent soutenir fermement la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC, ainsi qu’une paix durable pour tous les Congolais.
Pour l’administration Biden, les récentes attaques du groupe armé M23, sanctionné par l’ONU et soutenu par le Rwanda, à Saké et près de Goma sont inacceptables. La coalition M23-RDF est ainsi appelée à cesser immédiatement les hostilités et se retirer de la zone, comme elle s’y est engagée auprès des dirigeants régionaux.
« Le Rwanda doit cesser de soutenir le M23. Elle doit également retirer les forces rwandaises du territoire congolais et retirer immédiatement tous ses systèmes de missiles sol-air, qui, selon des informations crédibles, seraient responsables des tirs intentionnels sur les moyens aériens de la Monusco », a ajouté Robert Wood.
Le fait que le Rwanda, un contributeur majeur aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, prenne des mesures aussi hostiles contre une mission de l’ONU est profondément troublant et mérite une évaluation sérieuse de la part de la communauté internationale, a souligné le diplomate américain.
Des sanctions
Accusés par certains Congolais de soutenir l’agression rwandaise, les USA ont répondu en indiquant qu’ils « ne soutiennent en aucun cas le M23 » et rappellent qu’ils ont appelé à plusieurs reprises et publiquement le gouvernement du Rwanda à mettre fin à son soutien à ce groupe.
« Les États-Unis ont imposé de multiples sanctions contre le M23 et ses dirigeants, en plus de soutenir les sanctions de l’ONU à son encontre. Nous sommes déterminés à poursuivre la désignation des individus et entités qui menacent la paix et la sécurité de la RDC. Nous sommes heureux qu’à compter d’aujourd’hui, six chefs de groupes armés supplémentaires aient été désignés par le Comité des sanctions des Nations Unies contre la RDC. Ces individus sont responsables de nombreux abus », a affirmé Washington.
Dans le cadre de mettre fin au flux de fonds et d’armes vers ceux qui alimentent le conflit en RDC, les USA ont indiqué que les sanctions doivent être maintenues à jour et pleinement mises en œuvre.
« Dans la mesure du possible, nous envisagerons de nommer d’autres personnes et entités à désigner à l’ONU. Nous continuons d’exhorter les autres États membres à nous rejoindre dans ce processus », a dit Robert Wood.