Le représentant permanent de la RDC auprès de l’ONU, Zénon Mukongo Ngay, a déclaré mardi devant le Conseil de sécurité que le Rwanda devrait se voir priver du droit à la parole dans les instances des Nations unies jusqu’au retrait total de ses troupes du territoire de la RDC.
Alors que la guerre fait rage entre la coalition de l’armée rwandaise (RDF-M23) et les Forces armées de la RDC (FARDC) au Nord-Kivu, le diplomate congolais a demandé instamment au Conseil de sécurité d’exiger du Rwanda le retrait sans condition de ses troupes du territoire congolais et de cesser tout soutien aux terroristes du M23.
Dans sa déclaration, Zénon Mukongo s’est inquiété d’un renforcement des troupes rwandaises à 30 kilomètres de Goma, au niveau de la frontière entre les deux pays. Il a aussi dénoncé les attaques de la coalition RDF-M23 contre les drones de la Monusco, le 12 février dernier, et le bombardement de l’aéroport international de Goma le 17 février, alors que se tenait une réunion sur la situation en RDC en marge du Sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine d’Addis-Abeba.
« Cette énième agression rwandaise constitue, en droit international, un crime d’État et une grave violation de la souveraineté de la RDC », a-t-il affirmé, ajoutant que la situation avait conduit au déplacement de 7 millions de femmes et d’enfants dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo.
Il a par ailleurs rassuré le Conseil de sécurité quant aux dispositions prises par son gouvernement pour assurer la sécurité des membres de la Monusco suite aux « incidents malheureux » du 10 février à Kinshasa.
Le représentant du Rwanda a estimé, quant à lui, que les avancées récentes du M23 sont dues à une action des FDLR qui rejettent les initiatives régionales de paix. Il a accusé le gouvernement de la RDC d’avoir opté pour une solution uniquement militaire.