En depit de la montée en puissance des FARDC vantée par le gouvernement, l’opposant Franck Diongo estime qu’au front, le rapport de force est toujours en faveur de la coalition M23-RDF. Une situation due, selon lui, à la « mauvaise gouvernance de défense » du président Félix Tshisekedi.
Le président du Mouvement Lumumbiste progressiste (MLP) a réagi vendredi à la dernière sortie médiatique du chef de l’Etat au cours de laquelle il a annoncé mettre en veilleuse ses velléités belliqueuses car, observer « la paix est une attitude beaucoup plus sage que faire la guerre ».
Pour Franck Diongo, la déclaration de Félix Tshisekedi est une « trahison ». L’opposant dénonce une intervention remplie des « faussetés et des contrevérités ».
« A la moindre escarmouche disait-il, il déclarerait la guerre ; cependant, au regard des multiplicités d’escarmouches, il n’a ni réagi ni attaqué en guise des représailles ou de légitime défense comme il l’a promu », a-t-il fustigé.
Si le président Tshisekedi a justifié son revirement par les initiatives de médiation en cours, Diongo, par contre, pense que « la vérité est que le rapport de force militaire sur le terrain, n’est pas favorable à la RDC, non par la défaillance de nos vaillants militaires qui n’ont jamais perdu la guerre, mais plutôt, suite à sa mauvaise politique de défense ».
En outre, il a qualifié de « mensonge d’Etat » les propos du président Tshisekedi selon lesquelles les représentants du M23 était en 2019 à Kinshasa, à son insu.
« Si le M23 n’a pas été invité officiellement à Kinshasa, comment ont-ils atterri librement à l’aéroport de Ndjili sans être inquiétés ni arrêtés ? Comment étaient-ils logés, nourris aux frais du trésor public pendant 14 mois et repartis en toute quiétude ? Comment expliquer que monsieur Kankonde (ancien ministre de l’Intérieur) en liberté n’a pas été arrêté ? C’est un mensonge érigé en système de gestion au sommet de l’Etat. De qui se moque-t-on ? « , s’est-il interrogé.
Face à cette situation, le leader du MLP affirme que l’unique solution qui reste pour sauver le Congo, « c’est l’action et la responsabilité de patriotes en application de l’article 64 de la Constitution ». Dans ce cadre, il annonce que les modalités pratiques de cette action seront communiquées incessamment.
L’article 64 de la Constitution dispose que « tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution » et prévient cependant que « toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la nation et l’Etat ».