Vendredi au Conseil des ministres, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde a remercié solennellement le président de la République, Félix Tshisekedi, pour, dit-il, le renouvellement de la confiance, en chargeant son gouvernement et lui-même de la mission d’expédier les affaires courantes, en attendant l’aboutissement du processus de formation du nouveau gouvernement issu des élections du 20 décembre 2023.
A la tête de l’exécutif national depuis presque trois ans, Sama Lukonde a estimé que ce nouvel acte du chef de l’Etat, « garant du bon fonctionnement de nos institutions » met ainsi les membres du gouvernement, une nouvelle fois, devant leurs responsabilités historiques face à la nécessité de la préservation des intérêts supérieurs de la nation.
« Par conséquent, il a demandé à tous les membres du gouvernement de continuer à s’acquitter loyalement et fidèlement de leurs tâches, non seulement dans le strict respect du fonctionnement harmonieux, des pouvoirs publics et de la préservation des intérêts supérieurs de la nation, mais également dans la stricte observance des instructions du président de la RDC, édictées dans le cadre de la gestion des affaires courantes définies à l’article 6 de l’ordonnance portant organisation et fonctionnement du gouvernement », a rapporté Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement.
Sur décision du président Félix Tshisekedi, les membres du gouvernement élus députés nationaux ou députés provinciaux gardent leur fauteuil alors que leurs mandats législatifs ont été validés. Pour certains juristes, ce cumul des fonctions constitue « une violation de la Constitution, de la loi électorale et du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale ». Ce que rejette le chef de l’Etat évoquant la nécessité d’assurer la stabilité du pays.
« Je n’ai pas l’impression d’avoir violé la constitution, je suis guidé, vous devez le savoir, par un seul idéal : pour moi, le salut du peuple est la loi suprême, et en tant que chef de l’État, je crois que je suis le mieux placé pour observer et comprendre où est le salut du peuple. Et en ce moment, vous êtes témoins, vous entendez les questions de vos confrères, le pays fait face à une situation particulière, mais il n’y a pas que la situation sécuritaire, il y a d’autres éléments. Je parlerais par exemple de la situation financière : dans quelques mois, nous allons terminer la sixième revue du programme avec le FMI, c’est un moment historique et hyper important pour la République démocratique du Congo. Vous voulez qu’en ce moment, parce qu’il y a eu un règlement que je ne critique pas, que je ne condamne pas à l’Assemblée nationale qui exige aux ministres de se prononcer dans les huit jours, vous voulez que nous mettions le pays en difficulté dans une situation de fragilité par rapport à la situation sécuritaire, par rapport à la situation financière, mais il y en a d’autres, même budgétaire, parce que le budget qui va être voté à la fin de l’année, c’est maintenant qu’il commence à se préparer », a-t-il expliqué jeudi devant la presse.
Toutefois, il a précisé qu’il ne sera pas question de toucher deux émoluments. Selon lui, ceux qui restent au gouvernement se font remplacer à l’Assemblée nationale par leurs suppléants.