Le Parlement européen s’est penché mardi sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. S’exprimant au nom du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell Fontelles, Jutta Urpilainen, commissaire chargée des partenariats internationaux, a appelé le Rwanda à retirer immédiatement ses troupes du territoire congolais, cesser tout soutien au M23 et utiliser tous les moyens à sa disposition pour faire pression sur ce groupe pour qu’il s’arrête, se retire et désarme.
L’Union européenne a réitéré sa condamnation des actions de tous les groupes armés qui opèrent dans l’Est de la RDC. Pour l’UE, ces groupes doivent cesser les hostilités, se retirer des zones qu’ils occupent, déposer les armes et s’intégrer dans un processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration.
« L’Union européenne est consternée par le renforcement militaire accru et la montée de la violence dans les provinces orientales de la République démocratique du Congo (RDC), ainsi que par les conséquences tragiques que la population est une fois de plus obligée de subir. Cette intensification de la violence a créé de nouvelles vagues de déplacements massifs et a encore détérioré la situation humanitaire déjà préoccupante. Les violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire se multiplient, dans un contexte d’impunité totale », a-t-elle dénoncé.
Tous les États de la région ont été exhortés à cesser tout soutien, direct ou indirect, aux groupes armés.
« Le Rwanda doit immédiatement retirer ses troupes de RDC, cesser tout soutien au M23 et utiliser tous les moyens à sa disposition pour faire pression sur ce groupe pour qu’il s’arrête, se retire et désarme », a souligné Jutta Urpilainen.
Appel à un dialogue politique inclusif
L’UE dit s’associer à la dernière déclaration du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, selon laquelle il n’y a pas de solution militaire à cette crise.
« Seul un dialogue politique inclusif capable de s’attaquer aux causes profondes de l’insécurité et de l’instabilité, la mise en œuvre intégrale des décisions prises dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi et le respect de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale de tous les pays de la région, peut briser une fois pour toutes le cycle de la violence et de l’impunité », a-t-elle ajouté.
Dans la foulée, Jutta Urpilainen a réaffirmé le ferme soutien de l’UE aux processus de Luanda et de Nairobi et a appelé à leur relance rapide.
« Les feuilles de route existantes doivent être mises en œuvre. Les mécanismes de vérification existants doivent être réactivés », a-t-elle martelé.