Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (CPS de l’UA) s’est penché lundi sur la situation dans l’Est de la RDC et le déploiement de la mission de la SADC (SAMIDRC). A l’issue de cette réunion virtuelle à laquelle le Rwanda n’a pas été invité, l’organe décisionnel permanent de l’Union africaine pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits a approuvé le déploiement de cette force régionale qui a un mandat offensif pour aider le gouvernement congolais à neutraliser les groupes armés opérant en coalition avec l’armée rwandaise dans la partie orientale de la RDC.
Alors que le Rwanda poursuit ses opérations militaires sur le sol congolais, le CPS qui constitue un système de sécurité collective et d’alerte rapide, visant à permettre une réaction rapide et efficace aux situations de conflit et de crise en Afrique, a réaffirmé l’engagement de l’UA envers la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale de la RDC.
Malgré l’opposition exprimée dimanche par le gouvernement rwandais, le CPS de l’UA a approuvé le déploiement de la SAMIDRC et a condamné fermement le groupe armé M23 qui est appuyé par les Forces rwandaises de défense (RDF).
« Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA exprime sa profonde préoccupation face à la résurgence du M23 dans l’Est de la RDC ; condamne fermement le M23, l’ADF, les FDLR et d’autres groupes armés dans l’est de la RDC ; appelle à l’aide humanitaire de la part des Etats membres de l’UA et de la communauté internationale ; appelle à un cessez-le-feu immédiat et à la création de couloirs humanitaires et au désarmement urgent des forces négatives dans l’est de la RDC ; approuve le déploiement de la SAMIDRC », a annoncé le CPS à l’issue de la réunion.
Saluant les efforts des pays contributeurs de troupes à la SAMIDRC (Malawi, Tanzanie et Afrique du Sud), l’UA a cependant souligné « la nécessité d’efforts diplomatiques plutôt que de solutions militaires et la nécessité d’une coordination renforcée au sein du mécanisme quadripartite ».
En outre, le CPS s’est félicité de la de la revitalisation de l’Accord-cadre de paix, de sécurité et de coopération pour la RDC et la région « en tant que solution viable et durable à l’insécurité régionale ».

L’opposition du Rwanda
Le pays de Paul Kagame a, dans un courrier envoyé au président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, demandé à l’UA « de ne pas autoriser ni financer la SAMIDRC ».
Kigali a accusé la force de la SADC de soutenir la « position belliqueuse » du gouvernement congolais, en se concentrant sur une solution militaire « contraire à l’esprit de toutes les initiatives de paix régionales, y compris le processus de Nairobi dirigé par l’EAC et le processus de Luanda dirigé par l’Angola ».
« Tout soutien de l’Union africaine à la SAMIDRC impliquerait également de soutenir la position offensive du gouvernement de la RDC et compromettrait le règlement pacifique de la crise qui dure depuis des décennies en RDC », a écrit Vincent Biruta, ministre rwandais des Affaires étrangères.
Mi-février, le Rwanda avait saisi aussi le président du Conseil de sécurité de l’ONU pour empêcher le soutien des Casques bleus à cette force régionale, alors que la dernière résolution renouvelant le mandat de la Monusco a fixé les principes sur base desquels un tel soutien pourrait être apporté.