Organe décisionnel permanent de l’Union africaine pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) a exigé la cessation « immédiate et inconditionnelle » des hostilités au Nord-Kivu, province située dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), où les Forces rwandaises de défense (RDF) et les rebelles du M23 poursuivent leur conquête des localités.
Réaffirmant qu’il ne peut y avoir de solution militaire durable à la situation dans l’Est de la RDC, le CPS de l’UA a souligné l’importance des processus de Nairobi et de Luanda, qui visent à trouver une solution diplomatique au conflit.
Dans ce cadre, il a salué les efforts déployés par le président angolais João Lourenço, pour assurer la médiation entre la RDC et le Rwanda dans le cadre du processus de Luanda et a demandé la tenue d’une réunion de suivi urgente afin de poursuivre les efforts diplomatiques.
« Le CPS se déclare profondément préoccupé par la résurgence du Mouvement du 20 mars 2023 (M23) dans l’Est de la RDC ; condamne fermement les violations des droits de l’homme commises par le M23, les Forces démocratiques alliées (ADF), les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), ainsi que par d’autres forces négatives et groupes armés actifs dans l’Est de la RDC ; exprime également sa vive préoccupation face à l’aggravation de l’insécurité due aux activités débilitantes du M23, des ADF, des FDLR, d’autres forces négatives et groupes armés dans l’Est de la RDC et à la situation humanitaire désastreuse qui en résulte et qui continue d’avoir un impact négatif sur la population dans les communautés affectées ; invite la Commission de l’UA, les États membres, en mesure de le faire, et la communauté internationale à contribuer à la fourniture d’une aide humanitaire pour alléger les souffrances des populations touchées ; exige la cessation immédiate et inconditionnelle des hostilités, ainsi que la création de corridors humanitaires pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations affectées ; demande également le cantonnement et le désarmement d’urgence du M23, des ADF, des FDLR, et de tous les autres groupes armés actifs dans l’Est de la RDC », peut-on lire dans le communiqué adopté lors de la réunion tenue le 4 mars 2024 sur l’examen de la situation dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) et le déploiement de la Mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe en RDC (SAMIDRC).
Alors que le Rwanda poursuit ses opérations militaires sur le sol congolais, le CPS a réaffirmé l’engagement indéfectible de l’UA à respecter la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale de la RDC et la solidarité de l’UA avec le peuple et le gouvernement de la RDC dans leurs aspirations légitimes à la paix, à la stabilité et au développement socio-économique.
Par ailleurs, il a réaffirmé que l’Accord-cadre d’Addis-Abeba reste pertinent comme cadre viable pour lutter contre l’insécurité persistante dans l’Est de la RDC et la région. Ainsi, a-t-il appelé à sa revitalisation et a encouragé les pays signataires à redoubler d’efforts pour mettre pleinement en œuvre leurs engagements.
Le CPS a également souligné l’impératif d’une coordination renforcée des efforts dans le cadre du Mécanisme quadripartite EAC-CEEAC-CIRGL-SADC, et a demandé à la Commission de l’UA de convoquer un deuxième sommet quadripartite pour assurer le suivi des progrès accomplis dans la mise en œuvre des engagements pris lors du premier sommet.