Dans son dernier rapport sur la RDC couvrant la période du 1er décembre 2023 au 19 mars 2024, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a mentionné l’acquisition par les rebelles du M23 « d’armes sophistiquées, notamment de systèmes mobiles de défense aérienne ».
Le document distribué le 20 mars aux membres du Conseil de sécurité précise que cette évolution a coïncidé avec la perte de deux drones de combat des FARDC et une récente attaque contre un bombardier stationné à l’aéroport de Goma, dans l’Est de la RDC.
Notant que le M23 a étendu son contrôle territorial, avançant vers le chef-lieu du Nord-Kivu, António Guterres indiqué que, de son côté, le gouvernement congolais a déployé des « hélicoptères d’attaque, des bombardiers et des drones armés pour cibler l’avancée » de la milice soutenue par l’armée rwandaise.
En outre, « le rapport du secrétaire général fournit des détails, avec des chiffres et des graphiques, sur les violations des droits de l’homme et les crimes, en particulier contre les femmes et les enfants, commis par les groupes armés opérant dans l’est de la RDC. Cela met également en lumière la situation humanitaire désastreuse, alors que six millions de personnes sont actuellement déplacées à l’intérieur de l’Est de la RDC en raison de l’insécurité accrue », explique une source onusienne.
Le Conseil de sécurité se penche sur cette crise ce mercredi. La cheffe de la Monusco, Bintou Keita y interviendra. Selon un communiqué de l’ONU, elle pourrait parler des efforts régionaux visant à apaiser ces tensions et faire référence au mini-sommet convoqué par le président angolais Joao Lourenço en marge du sommet de l’UA de février à Addis-Abeba pour faciliter les négociations directes entre la RDC et le Rwanda.
Bintou Keita peut également, à en croire la même source, mentionner l’engagement diplomatique continu de Lourenço à Luanda, où il a rencontré le président congolais Félix Tshisekedi et le président rwandais Paul Kagame, respectivement le 27 février et le 11 mars.
Les deux dirigeants auraient convenu en principe de se rencontrer pour des négociations directes sous les auspices de la médiation de l’Angola. Ces pourparlers devraient avoir lieu à Luanda en avril.