Alors que l’armée rwandaise et le M23 font « des progrès significatifs et étendent leur territoire (dans l’Est de la RDC) à des niveaux sans précédent », la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC, Bintou Keita, a souligné mercredi devant le Conseil de sécurité qu’ « il n’y a pas de solution militaire durable au conflit ».
L’ONU insiste sur le dialogue. Dans son intervention, la cheffe de la Monusco a réitéré l’appel de l’ONU à toutes les forces étrangères opérant illégalement sur le territoire congolais à se retirer.
Soulignant l’importance d’un processus politique qui s’attaque aux causes profondes, elle a salué les efforts du président angolais João Lourenço, médiateur dans la crise rwando-congolaise.
Si « la crise du M23 retient beaucoup l’attention », a-t-elle dit, il est également crucial de noter les atrocités commises par les Forces démocratiques alliées (ADF) et les conséquences désastreuses pour la population civile, notamment à la frontière entre le Nord-Kivu et en Ituri.
« L’escalade des tensions entre le Rwanda et le Burundi qui a conduit à la fermeture de leur frontière par Bujumbura est un enjeu supplémentaire qui pourrait conduire à une déstabilisation de la province et de la région », a-t-elle ajouté.
Condamnant les attaques contre les soldats de maintien de la paix, Bintou Keita a déclaré : « Nos casques bleus ont fait l’objet de tirs directs et indirects de la part de différentes parties belligérantes ».
S’agissant de la crise humanitaire, elle a indiqué que plus de 7,1 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays tandis que 23,4 millions souffrent d’insécurité alimentaire. « Un Congolais sur quatre est confronté à la faim et à la malnutrition, ce qui fait de la RDC le pays le plus touché par l’insécurité alimentaire », a-t-elle ajouté.
La ville et la périphérie de Goma font face à des vagues massives de déplacés internes. Soulignant également le grand nombre de cas de violence sexiste et d’exploitation sexuelle, Bintou Keita a noté qu’au cours du seul mois de janvier, 10 400 cas avaient été observés dans tout le pays. Le plan de réponse humanitaire 2023 pour le pays n’a reçu que 40 pour cent des 2,25 milliards de dollars requis, a-t-elle déclaré, appelant à une réponse adéquate.