A la Chambre des représentants de Belgique, la ministre de la Défense Ludivine Dedonder a été interpellée, jeudi 27 mars, par le député socialiste André Flahaut, sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, où le Rwanda est accusée d’agression.
Les socialistes sont très préoccupés par la poursuite des opérations militaires du Rwanda au Nord-Kivu. Ils estiment que, dans cette crise, la Belgique a un rôle particulier à jouer, notamment dans le cadre de la présidence belge du Conseil de l’Union européenne. Il est donc, souligne le PS, essentiel de passer de la parole aux actes et de réagir fermement à plusieurs niveaux.
Ainsi, le Groupe socialiste « demande au gouvernement fédéral de continuer de condamner publiquement et fermement toute collusion ou coopération avec les groupes armés actifs dans l’Est de la République démocratique du Congo, et en particulier le soutien du Rwanda au M23; d’inviter l’ambassadeur du Rwanda afin de lui signifier la position de notre pays; d’encourager les autorités congolaises à trouver, avec leurs partenaires régionaux et de la communauté internationale et, en consultation étroite avec la société civile congolaise, les dispositions nécessaires afin d’éviter un vide sécuritaire dans le contexte de départ de la Monusco », ont écrit les députés socialistes dans leur projet de résolution relative à la situation humanitaire dramatique dans l’Est de la République démocratique du Congo.
S’exprimant à la plénière de jeudi, André Flahaut a déclaré que « c’est un véritable drame qui se joue pour la population de l’Est de la République démocratique du Congo, un drame qui hélas est bien loin de l’attention européenne et internationale qu’elle mérite ».
Pour Flahaut, la Belgique « doit avoir une approche globale. L’urgence est humanitaire. Le dispositif de la Défense montre son importance en matière de solidarité internationale, mais il faut s’attaquer aux racines de cette situation ».
Dans l’Est de la République démocratique du Congo, rappelle le PS dans son projet de résolution, ces violences meurtrières et ces violations des droits humains perdurent depuis 30 ans, et les causes profondes de l’insécurité sont complexes, notamment liées à des enjeux fonciers, économiques, politiques, ethniques et à l’impunité.
De telles violences et violations nécessitent des réponses régionales et internationales pour mettre fin au pillage des ressources naturelles, démanteler les groupes armés et lutter contre l’impunité, a-t-il souligné.