Les tensions rwando-burundaises persistent. Le gouvernement burundais a réitéré jeudi sa préoccupation face aux « actes provocateurs » du Rwanda qui « mobilise, recrute et arme » des terroristes burundais du groupe Red-Tabara « en vue de déstabiliser le Burundi ».
Le chef de la diplomatie burundaise, qui échangeait avec le corps diplomatique à Bujumbura, a fait remarquer aux autorités rwandaises que les relations de bon voisinage ne gardent leur pertinence et leur sens que lorsque les voisins sont tous tranquilles chacun de son côté : « De même, celui qui a un toit de verre ne tire pas de pierres chez son voisin car la tranquillité d’un homme dépend en partie de son voisin, dit-on », leur a-t-il dit.
Albert Shingiro a rappelé que, vers la fin du mois de décembre 2023, une attaque des terroristes Red-Tabara contre les citoyens paisibles en sommeil a eu lieu dans la localité de Gatumba, dans la province de Bujumbura, occasionnant la perte de nombreuses vies humaines. Aussi, a-t-il ajouté, une nouvelle attaque aveugle a été perpétrée le 25 février 2024 dans la localité de Buringa, province de Bubanza, causant la mort aux personnes innocentes majoritairement des femmes et des enfants.
« Le gouvernement du Burundi condamne avec sa dernière énergie tous ces actes ignobles préparés par le cerveau pensant du RED-Tabara constitué des putschistes de 2015 en cavale au Rwanda », a-t-il déclaré.
Dans ce contexte, le Burundi a réitéré sa demande aux autorités rwandaises d’honorer leurs engagements « en livrant sans attendre ce groupe de criminels hébergé et nourri par Kigali à la justice burundaise ».
Albert Shingiro a souligné que cette extradition attendue « contribuera sensiblement à la lutte contre l’impunité dans la région et sera un point culminant pour l’achèvement du processus de normalisation de la coopération entre les deux pays ».