Le haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, se dit extrêmement préoccupé par les conséquences du conflit et de la violence en RDC, ainsi que par la participation active d’autres acteurs régionaux dans l’Est du pays. Selon lui, cette tragédie humaine « ne pourra jamais être résolue par la seule action militaire ».
Le conflit armé entre le M23 soutenu par le Rwanda et l’armée congolaise (FARDC) s’est intensifié et s’étend désormais au-delà de Rutshuru jusqu’au territoire de Masisi, a déploré mardi le chef des droits de l’homme de l’ONU lors de son intervention au dialogue interactif renforcé sur la RDC à la 55e session du Conseil des droits de l’homme à Genève en Suisse.
Des centaines de milliers de personnes ont fui vers Goma au Nord-Kivu et dans la province du Sud-Kivu. Selon des sources humanitaires, ce conflit a déplacé plus de 2,5 millions de personnes au Nord-Kivu entre février 2022 et janvier 2024.
Pour l’ONU, la résolution de cette crise passe par le dialogue. « La tragédie humaine en RDC ne pourra jamais être résolue par la seule action militaire. Il est temps d’investir dans le dialogue. Il est temps d’investir dans la restauration, et la reconstruction, de l’État de droit. Et il est temps d’investir dans la paix », a déclaré Volker Türk.
La guérison des blessures profondes du passé et du présent de la RDC nécessitera, a-t-il dit, une volonté politique soutenue de la part de tous les acteurs, du peuple congolais à la communauté internationale.
Alors que la Monusco entame cette année son désengagement du pays dans le cadre de l’accord entre le gouvernement congolais et les Nations unies, Volker Türk a exhorté les autorités de la RDC à assumer leur responsabilité de protéger les civils.
Le chef des droits de l’homme de l’ONU a prévenu que, sans un renforcement rapide des forces armées nationales dans les zones où la population dépend de la Monusco, « le vide sécuritaire pourrait être comblé par des groupes armés, avec de terribles conséquences pour les civils ».
Il a en outre souligné que l’insécurité en RDC est alimentée par une montagne de défis apparemment insurmontables : de la corruption à grande échelle à la course effrénée entre plusieurs partis pour prendre le contrôle et l’exploitation des ressources naturelles, en passant par les violents conflits fonciers en cours.