La solution au conflit rwando-congolais ne passe pas seulement par la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais, a affirmé samedi le chef de la diplomatie rwandaise. Selon Olivier Nduhungirehe, le gouvernement congolais doit aussi dialoguer directement avec la milice M23, qui se positionne comme le bouclier de la communauté tutsi, pour s’attaquer aux causes profondes de la crise.
Olivier Nduhungirehe, qui conduit la délégation rwandaise aux pourparlers de paix de Luanda, a estimé que, dans l’est de la RDC, la situation est « très préoccupante » caractérisée par les discours de haine qui, d’après lui, suivent la marginalisation de la communauté des Tutsi congolais depuis plusieurs décennies.
« Cette question du M23, c’est la seule question sécuritaire qui reste à régler, puisqu’il y a trois questions sécuritaires qui sont entre la RDC et le Rwanda : les FDLR, les mesures de défense et le M23. Les deux premières questions ont eu une réponse au moins sur papier dans le cadre du CONOPS. Mais la troisième question du M23 est en suspend et doit être réglée. C’est pour ça que lors de la réunion du 26 novembre, nous avons dit qu’il faut qu’il y ait une résolution définitive de ce conflit, qui doit passer par un dialogue direct entre le gouvernement de la RDC et le M23, pour s’attaquer aux causes profondes de cette crise, qui incluent aussi les discours de haine et la persécution de cette communauté congolaise, dont certains de ses membres ont fui au Rwanda. Nous avons plus de 100.000 réfugiés venant de la RDC. Et donc, on veut que cela soit réglé, on veut qu’il y ait une solution à cette crise », a-t-il dit.
Cette position pourrait bloquer le processus de Luanda, qui pourtant a enregistré quelques avancées avec la validation Concept d’opérations (CONOPS), document qui décrit les modalités de neutralisation des FDLR et de retrait des RDF, la RDC ayant déjà catégoriquement refusé tout dialogue avec le M23, accusant le Rwanda d’être son « vrai agresseur ».
Appuyés par l’armée rwandaise, les rebelles du M23 contrôle des pans entiers du Nord-Kivu. Selon Olivier Nduhungirehe, les mesures défensives mises en place par le Rwanda resteront en vigueur jusqu’à la matérialisation des accords visant à neutraliser les FDLR.