Pas favorable à une solution militaire au conflit rwando-congolais, la Belgique appelle la RDC et le Rwanda a reprendre le dialogue pour parvenir à une « solution négociée ». C’est la ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, qui a lancé cet appel, mardi 9 avril, à l’issue des échanges avec son homologue congolais Christophe Lutundula, à Kinshasa.
La paix durable dans la région des Grands Lacs passe par le dialogue, a insisté la cheffe de la diplomatie belge, qui encourage Kinshasa et Kigali à rester engagés dans le processus de Luanda, piloté par le président angolais, João Lourenço.
« Je suis venue en personne porter un message : celui de renforcer le dialogue politique pour arriver à une solution négociée avec un plan qui a déjà été négocié en réalité au mois de mars, encore tout récemment sous l’égide du président angolais, João Lourenço, avec un cahier de charges précis pour le Rwanda et pour la RDC pour arriver à une paix durable », a déclaré Hadja Lahbib.
De son côté, le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, a indiqué que son gouvernement est « ouvert aux discussions », mais exige au préalable le départ des militaires de l’armée rwandaise de la RDC.
« Le Rwanda est là avec ses militaires. Nous, gouvernement, nous sommes ouverts aux discussions. Mais le Rwanda doit au préalable quitter le sol congolais », a-t-il dit.
Avant Kinshasa, Hadja Lahbib était lundi à Kigali où elle a échangé sur ce dossier avec Vincent Biruta, ministre rwandais des Affaires étrangères. Son message était clair : « La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC doivent être respectées. Le Rwanda doit cesser son soutien au M23 et se retirer de la RDC ».
Aussi, avait-elle encouragé le Rwanda et la RDC « à poursuivre leur engagement dans les processus régionaux pour sortir de l’impasse et apaiser les populations ».
Dans le cadre du processus de Luanda, les deux pays ne s’entendent pas sur la mise en œuvre de la cessation des hostilités. Kinshasa a souligné que le désengagement des forces entraîne le retrait des forces de défense rwandaises du territoire congolais. En revanche, Kigali a soutenu que la cessation des hostilités impliquait un cessez-le-feu surveillé entre les FARDC et le M23, couplé à un processus de désengagement des forces. Les délégations ministérielles devraient se réunir à nouveau à Luanda avant le tête-à-tête Tshisekedi-Kagame.