Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est penché mercredi 24 avril sur la crise sécuritaire dans la région des Grands Lacs. Au cours de ce briefing, James Kariuki, représentant permanent du Royaume-Uni, a encouragé les présidents Félix Tshisekedi de la RDC et Paul Kagame du Rwanda à dialoguer directement pour, dit-il, mettre fin au conflit qui Kinshasa à Kigali.
Il n’y a pas de solution militaire à ce conflit, a insisté le diplomate britannique, appelant à tout mettre en œuvre pour ramener les partis aux processus politiques. A cet égard, il a rassuré que son pays est prêt à soutenir tous les efforts déployés notamment par le médiateur João Lourenço, président de l’Angola.
Alors que les combats s’intensifient entre les FARDC et les RDF, le Royaume-Uni a salué les efforts des dirigeants régionaux pour encourager le dialogue et la désescalade. James Kariuki a réitéré leur soutien aux processus de Nairobi et de Luanda et dit être encouragé par les progrès et les pourparlers de Luanda.
« Le Royaume-Uni note avec préoccupation les tensions accrues entre la RDC et le Rwanda et entre le Rwanda et le Burundi. Nous avons condamné l’avancée continue des forces du M23 sanctionnées par l’ONU et avons appelé tous les acteurs extérieurs à mettre fin à leur soutien aux groupes armés en RDC. Nous avons engagé Kigali et Kinshasa sur la nécessité d’un dialogue et les avons exhortés à user de leur influence pour apaiser les tensions et rechercher la cessation des hostilités. Nous encourageons également les présidents Kagame et Tshisekedi à dialoguer directement pour mettre fin au conflit », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, il a exhorté toutes les parties à mettre immédiatement fin aux attaques contre les troupes de maintien de la paix. De telles attaques, a-t-il prévenu, compromettent la capacité de la Monusco à remplir son mandat, notamment à protéger les civils et à renforcer les capacités des forces de sécurité de la RDC.
« Nous appelons également toutes les parties chargées de la sécurité à coordonner et à désamorcer leurs activités. Nous soulignons également notre engagement en faveur d’un retrait progressif, responsable et durable », a-t-il ajouté, appelant le gouvernement de la RDC, en coordination étroite avec la Monusco, à assumer ses responsabilités en matière de protection de la population civile conformément au plan de désengagement conjoint.
Les affrontements entre les deux armées ont entraîné le déplacement à grande échelle de personnes de leurs foyers et des niveaux élevés de violence sexuelle, y compris dans les camps de personnes déplacées.
Dans ce contexte, le Royaume-Uni a indiqué avoir engagé 126 millions de dollars en financement humanitaire dans l’Est de la RDC.