Les USA et la France sont convaincus qu’une « solution négociée » mettra fin à la crise entre la RDC et le Rwanda. Alors que Kigali semble ne pas vouloir négocier, renforçant ses positions au Nord-Kivu où les RDF-M23 occupent des pans entiers, les présidents Joe Biden et Emmanuel Macron ont appelé les deux pays à un « dialogue constructif ».
A l’issue de la rencontre Biden-Macron à l’Elysée, la feuille de route franco-américaine a été adoptée. Dans ce document, publié le 8 juin, Washington et Paris ont exprimé, sans le dire clairement, leur opposition à l’option militaire dans le conflit rwando-congolais.
Recourant à l’équilibrisme diplomatique, comme à l’accoutumée lorsqu’ils abordent la crise dans la région des Grands Lacs, les USA et la France ont renvoyé dos à dos les autorités congolaises et rwandaises. Un appel a été donc lancé à « tous les belligérants » à cesser immédiatement les hostilités.
Au Rwanda, Biden et Macron ont demandé de retirer ses troupes du territoire congolais et cesser tout soutien aux rebelles du M23. Inversement, la RDC a été appelée à « cesser toute collaboration avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et d’autres groupes armés ». Par la même occasion, les présidents américain et français ont insisté sur le respect du droit international humanitaire.
« Solution négociée »
Dans un contexte d’intenses combats entre les FARDC et les RDF-M23, les deux chefs d’Etat ont affirmé qu’ils soutiennent les efforts des organisations régionales et des partenaires africains pour asseoir la paix, la stabilité et la bonne gouvernance dans la région.
« Les présidents continuent d’être favorables aux efforts diplomatiques régionaux et saluent notamment la médiation conduite par le président de l’Angola, et ils appellent toutes les parties à la désescalade, à la protection des populations civiles et à un dialogue constructif permettant de créer les conditions d’une solution négociée menant à une paix durable », souligne la feuille de route franco-allemande.
Dans l’Est de la RDC, la situation humanitaire est précaire. La province du Nord-Kivu accueille plus de 2,7 millions de personnes déplacées internes, alors que le plan de réponse annuel n’est financé qu’à 23%, avec 591 millions de dollars reçus sur les près de 2,6 milliards de dollars requis.