Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni, lundi 10 juin, pour se pencher sur la situation politico-sécuritaire en Afrique centrale. Dans son exposé, Abdou Abarry, chef du Bureau régional des Nations unies pour cette région, a affirmé que l’activisme des rebelles du M23 dans l’Est de la RDC menace la paix et la stabilité régionales.
Les exactions commises par les groupes armés dans l’Est de République démocratique du Congo (RDC) et au Burundi ont ravivé les tensions entre les pays voisins, notamment entre le Burundi et le Rwanda et entre le Rwanda et la RDC, a fait remarquer le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique centrale.
« Dans la région des Grands Lacs, les activités du groupe rebelle M23, ainsi que celle d’autres groupes et milices armés présents dans l’est de la République démocratique du Congo, ont pris de l’ampleur ces derniers mois, entraînant plus de 7,2 millions de déplacés internes, menaçant ainsi la paix et la stabilité de cette zone », a-t-il déclaré devant le Conseil de sécurité.
Face à cette montée des tensions, Abdou Abarry a indiqué avoir, ensemble avec l’envoyé spécial du secrétaire général pour les Grands Lacs, Huang Xia, effectué une mission conjointe au Burundi et au Rwanda, afin de proposer leurs bons offices.
« C’est également dans ce cadre que l’envoyé spécial Huang Xia, la représentante spéciale et cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, et moi-même avons discuté ensemble, à Luanda, à l’occasion de l’UNSAC, des moyens de coordonner nos efforts pour soutenir le processus de Luanda mené par son excellence M. João Manuel Gonçalves Lourenço, président de la République d’Angola, en faveur du retour de la paix à l’Est de la République démocratique du Congo. La réunion de Luanda a été l’occasion pour les Etats membres de l’UNSAC d’adopter respectivement une déclaration sur les processus de médiation et sur la lutte contre les discours de haine en Afrique centrale », a-t-il expliqué.
Dans la foulée, le diplomate onusien a assuré que son bureau continuera de resserrer son partenariat avec la CEEAC en vue de prévenir les conflits et de maintenir la paix en Afrique centrale, de renforcer la gouvernance nationale et régionale, de favoriser le développement durable, de s’attaquer aux problèmes de sécurité transfrontalière et de promouvoir la participation effective des femmes, des jeunes et de la société civile aux activités d’alerte rapide ainsi qu’à la consolidation et à la pérennisation de la paix.
Selon lui, la fragilité persistante de la paix et de la sécurité dans cette région exige un appui continu de l’ONU, en particulier dans les domaines de la diplomatie préventive, de la médiation et de la consolidation et du raffermissement de la paix.
Par conséquent, il a recommandé au Conseil de sécurité que le mandat du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale soit prorogé pour une nouvelle période de trois ans, du 1er septembre 2024 au 31 août 2027