La Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), préoccupée par l’activisme persistant des groupes armés réfractaires aux processus de paix dans la partie orientale de la République démocratique du Congo (RDC), a plaidé lundi auprès du Conseil de sécurité de l’ONU de fournir tout l’appui nécessaire à la force régionale de la SADC (SAMIDRC) afin de garantir la réussite de sa mission d’imposition de la paix.
A la réunion du Conseil de sécurité sur la situation en Afrique centrale, tenue lundi 10 juin, le président de la Commission de la CEEAC, Gilberto Da Piedade Verissimo, a noté avec regret que, malgré les efforts régionaux mobilisés en vue de leur faire face, les groupes armés, les organisations terroristes, les mouvements sécessionnistes et les crises diplomatico-sécuritaires qui sévissent dans la région continuent de représenter une menace à la paix et à la sécurité internationales.
Evoquant particulièrement la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, où l’armée rwandaise appuie l’offensive de la milice M23, Gilberto Da Piedade Verissimo, craignant un vide sécuritaire après le retrait des Casques bleus, a plaidé pour un soutien onusien à la SAMIDRC, la Mission de la SADC déployée au Nord-Kivu depuis le 15 décembre 2023 pour aider le gouvernement congolais à y rétablir la paix et la sécurité.
« En prenant en considération le retrait imminent de la MONUSCO de la RDC, tel que convenu entre le gouvernement congolais et les Nations unies, nous voudrions plaider auprès du Conseil de Sécurité de fournir tout l’appui nécessaire à la mission régionale déployée par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) en RDC en vue de garantir l’atteinte de ses nobles objectifs », a-t-il sollicité.
Dans son intervention, il a également rappelé les tensions diplomatico-sécuritaires entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, d’une part, et le Burundi et le Rwanda, d’autre part.
« Ces multiples crises enchevêtrées sont en train de remettre durablement en place le système des conflits qui a été à la base de la déflagration survenue dans la région des Grands-Lacs, au milieu des années 1990 et dont nous ressentons encore les conséquences jusqu’à ce jour », a-t-il alerté, soulignant que cette situation mérite toute l’attention du Conseil de sécurité des Nations unies.
S’agissant des processus de Luanda et de Nairobi pilotés respectivement par le président angolais João Lourenço et l’ancien président kenyan Uhuru Kenyatta, il a indiqué que ces initiatives « ont permis de contenir ces crises, mais sans toutefois les résoudre de manière définitive ».
Dans le même ordre d’idées, tout en reconnaissant les efforts combien louables présentement menés dans le cadre de deux processus pour résoudre la crise dans l’Est de la RDC, la CEEAC a estimé que le Conseil de sécurité devrait davantage renforcer son soutien auxdits processus, particulièrement en cette période où les tensions inter-étatiques semblent avoir atteint leur paroxysme dans la sous-région.