Plus de deux semaines après l’investiture du président Deby Itno, l’ONU a félicité lundi le président congolais Félix Tshisekedi, facilitateur de la CEEAC pour le Tchad, « qui a facilité le retour des opposants politiques » au pays et aidé à ce que « la transition soit inclusive ».
Lors de la présentation, devant le Conseil de sécurité, du 26ème rapport semestriel du secrétaire général de l’ONU sur la situation en Afrique centrale, Abdou Abarry, représentant spécial d’Antonio Guterres, a salué les efforts du facilitateur Félix Tshisekedi ayant conduit à la conclusion de la transition au Tchad, avec l’adoption d’une nouvelle Constitution par référendum en décembre 2023 et la tenue de l’élection présidentielle le 6 mai dernier.
« Je souhaiterais saluer l’engagement des États de la sous-région et leur détermination à œuvrer en faveur du retour à l’ordre constitutionnel au Tchad, notamment avec le soutien du facilitateur de la CEEAC, le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo de la République démocratique du Congo », a-t-il déclaré, notant que la présidentielle tchadienne s’est déroulée dans de bonnes conditions, malgré quelques incidents isolés, certes regrettables, mais qui n’ont compromis ni la régularité, ni la crédibilité du scrutin.
Toutefois, l’ONU a signalé que l’environnement « difficile » dans lequel se trouve le Tchad, rappelle la nécessité de poursuivre l’appui aux autorités tchadiennes pour accompagner le pays dans sa quête de stabilité, en particulier à ce nouveau tournant de son histoire.
« C’est ainsi que nous comptons soutenir les pourparlers avec les groupes politico-militaires nonsignataires de l’Accord de Doha afin de renforcer les efforts de paix et de réconciliation entrepris par les autorités tchadiennes », a souligné Abdou Abarry.
L’élection présidentielle a eu lieu le 6 mai dans un calme relatif. Le 9 mai, l’Agence nationale de gestion des élections a annoncé les résultats provisoires : l’élection a été remportée par Déby Itno (61 % des voix), suivi de Succès Masra, (18,5 % des voix). Avant l’annonce des résultats, dans les médias sociaux, Masra a contesté les résultats qui allaient être proclamés et a demandé à ses partisans de manifester pacifiquement et aux forces de l’ordre et aux forces armés de refuser d’obéir à des ordres illégaux.
A l’annonce des résultats provisoires, les forces de sécurité et de défense ont été déployées dans l’ensemble de la capitale. D’après ce qui a été rapporté, au cours des nombreux tirs de joie qui ont suivi la publication des résultats, au moins 10 personnes ont été tuées. La plupart des candidats ont accepté les résultats et ont félicité le président sortant, mais, le 12 mai, Succès Masra a annoncé que son parti avait déposé un recours devant le Conseil constitutionnel pour contester les résultats provisoires. Pahimi Padacké, qui était arrivé troisième (16,9 % des voix) et avait déjà félicité le président sortant, a également déposé une plainte auprès du Conseil constitutionnel pour demander l’annulation des résultats obtenus dans certaines provinces.
Le 16 mai, le Conseil constitutionnel a rejeté ces recours et confirmé les résultats, des ajustements mineurs ayant été apportés. L’investiture de Déby Itno à la présidence a eu lieu le 24 mai.