Le Conseil de sécurité de l’ONU se prononcera ce vendredi 28 juin sur son éventuel soutien à la Mission de la SADC en RDC, sollicité depuis mars dernier par l’Union africaine (UA). L’organe exécutif des Nations unies devrait autoriser la fourniture des ressources matérielles et financières nécessaires pour permettre à la force régionale de l’Afrique australe de s’acquitter efficacement de son mandat au Nord-Kivu, où opère la milice M23-AFC avec le soutien de l’armée rwandaise.
Cette démarche rencontre cependant une opposition du Rwanda et du M23-AFC. Après le gouvernement rwandais, c’est au tour de la coalition M23-RDF de saisir le président du Conseil de sécurité pour tenter de bloquer l’appui très attendu par Kinshasa.
Dans une correspondance adressée mardi 25 juin au CS, dont une copie à été réservée, notamment au secrétaire général António Guterres, la milice pro-Rwanda a fait remarquer que tout appui logistique à cette mission violerait l’article 39 de la Charte des Nations unies qui dispose : « Le Conseil de sécurité constate l’existence d’une menace contre la paix, d’une rupture de la paix ou d’un acte d’agression et fait des recommandations ou décide quelles mesures seront prises conformément aux articles 41 et 42 pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales ».
« Une telle décision minerait la paix de manière durable et induirait que des crimes documentés que commettra la cohorte des milices terroristes qui accompagnent les FARDC auraient pu être évités sans l’appui du Conseil de sécurité », a écrit Corneille Naanga, coordonnateur de ce mouvement, au représentant permanent de la République de Corée qui assume la présidence du CS pour le mois de juin.
Pour le M23-AFC, l’ONU devrait rejeter toute idée de soutien au régime de Kinshasa et maintenir sa position « responsable » de privilégier, toutes affaires cessantes, une solution politique à cette crise.
Dans la foulée, la milice a réitéré son engagement dans un processus de paix qui prendra en compte ses revendications et permettra de tourner la page de ces 30 dernières années de conflits armés récurrents.
Lors d’une attaque au mortier mercredi contre la base de la SAMIDRC à Sake, dans l’est de la République démocratique du Congo, le M23-AFC a tué deux soldats sud-africains et blessé 20 autres.