Alors que la coalition M23-RDF poursuit son avancée et la conquête de nouvelles localités dans la province du Nord-Kivu, le Conseil de sécurité de l’ONU, sous la présidence de la Russie, se réunira lundi 8 juillet, pour se pencher sur cette crise sécuritaire, qui a tendu les relations entre la RDC et le Rwanda.
Devant la presse hier à New York, Vassily Nebenzia, représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU, a annoncé qu’au cours du briefing de la semaine prochaine, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC, Bintou Keita, devrait faire un exposé, notamment sur les progrès du processus de désengagement de la Monusco afin de permettre au Conseil de sécurité décider de prochaines étapes d’un retrait progressif, responsable et durable des Casques bleus.
« Nous commencerons la semaine prochaine par un briefing et des consultations sur la Monusco (Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RD Congo) le 8 juillet, avec la RSSG Bintou Keita comme oratrice », a succinctement annoncé le diplomate russe.
Selon les sources onusiennes, il ne semble pas envisageable que la Monusco se retire du Nord-Kivu et de l’Ituri, les deux provinces restantes de l’Est de la RDC, après le désengagement du Sud-Kivu, compte tenu de la situation sécuritaire actuelle et des défis en matière de protection de civils. Cette question devrait être abordée en décembre, lors du renouvellement du mandat de la mission.
Face à l’avancée de la coalition M23-RDF, le Conseil de sécurité discutera également de l’appui à la force régionale de la SADC. « L’option la plus réaliste semble être d’autoriser la Monusco à fournir un soutien logistique et opérationnel au SAMIDRC dans la limite des ressources existantes, conformément à la résolution 2717. La France, qui est le rédacteur de la résolution sur la RDC, devrait probablement proposer un document du Conseil pour trancher la question », soulignent nos sources.
La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a déployé sa force, connue sous le nom de Mission SADC en RDC (SAMIDRC), dans l’Est de la RDC en décembre 2023 et a demandé un soutien logistique et opérationnel de l’ONU. Dans une lettre du 8 mai adressée au président du Conseil de sécurité, la RDC a soutenu la demande de la SADC. Auparavant, dans son communiqué du 4 mars , le Conseil de paix et de sécurité de l’UA (CPSUA) avait approuvé le déploiement de la force et demandé au Conseil de sécurité de « fournir les ressources matérielles et financières nécessaires pour permettre à la SAMIDRC de s’acquitter efficacement de son mandat ».
Le président du CPSUA a officiellement communiqué sa décision au président du Conseil de sécurité dans une lettre du 13 mars, exprimant l’espoir que la demande du CPSUA serait examinée favorablement.