« Seule une solution politique, fondée sur le dialogue et le respect mutuel, peut conduire à une paix et une sécurité durable dans la région », a déclaré lundi, devant le Conseil de sécurité, Pascale Baeriswyl, représentante permanente de la Suisse auprès de l’ONU, invitant ainsi les présidents Félix Tshisekedi de la RDC et Paul Kagame du Rwanda à se réunir « au plus vite ».
Au cours du briefing de l’organe exécutif de l’ONU sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, la Suisse a déploré l’intensification des tensions entre la RDC et le Rwanda qui, selon elle, représente un risque réel d’escalade régionale et d’aggravation du conflit.
« Dans ce cadre, nous saluons les initiatives politiques en cours et encourageons les Présidents Tshisekedi et Kagame à se réunir au plus vite pour engager un dialogue sincère et constructif. Nous saluons les efforts des Etats-Unis ayant menés à une trêve humanitaire dans l’Est et espérons que celle-ci débouchera sur un cessez-le-feu permanent », a déclaré Pascale Baeriswyl.
Assurant qu’elle continue de s’engager en faveur d’une solution politique à la crise dans l’Est de la RDC, la Suisse a réaffirmé sa disponibilité à soutenir les efforts diplomatiques et les discussions de paix.
« Nous appelons les membres de ce Conseil à parler d’une seule voix pour que ces efforts se concrétisent et mènent à une désescalade du conflit », a-t-elle ajouté.
Soutien de la Monusco à la SAMIDRC
Alors que le désengagement de la Monusco du Sud Kivu s’est achevé et que les conditions sécuritaires dans l’Est restent instables, la Suisse estime que la RDC se trouve à un carrefour décisif pour le rétablissement durable de la paix sur son territoire.
« Nous sommes préoccupés par les défis sécuritaires qui perdurent après le désengagement. La Suisse encourage la RDC à prendre le relais et à veiller à ce que les vides sécuritaires soient comblés, notamment par le déploiement des forces de sécurité. Par ailleurs, il est essentiel que ces défis en matière de protection soient pris en compte lors des prochaines étapes du désengagement », a-t-il dit, souligant que tout soutien de la Monusco aux forces régionales devrait être entrepris en gardant à l’esprit que la paix et la sécurité ne peuvent être atteints que par des solutions politiques durables.
Pour la Suisse, ce soutien « doit être conditionné à une application robuste du Principe de diligence voulue en matière de droits de l’hommeet à un soutien pour assurer l’adhésion au cadre de conformité de l’Union africaine, conformément à la résolution 2717 ».
D’un point de vue opérationnel, a-t-elle martelé, tout soutien doit s’accompagner d’une approche centrée sur la protection des civils et d’une coordination et d’un partage d’informations solides