Principaux bailleurs de fonds du maintien de la paix de l’ONU, les USA s’opposent au « soutien complet » de l’ONU à la SAMIDRC, sollicité par l’Union africaine et la SADC pour appuyer l’armée congolaise à combattre les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise. Washington a appelé, lundi 8 juillet, le Conseil de sécurité à n’autoriser plutôt qu’un « soutien limité ».
Les USA disent « craindre » qu’un soutien important de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) à la Mission de la SADC (SAMIDRC) « ne reflète pas notre intérêt commun à garantir une solution politique au conflit ».
« C’est pourquoi nous soutenons que le Conseil n’autorise qu’un soutien limité de la Monusco à la mission de la SADC dans sa zone de déploiement, dans le cadre de son mandat, sans préjudice de ses tâches et dans la limite des ressources existantes », a suggéré Stephanie Sullivan, représentante permanente adjointe intérimaire des USA auprès de l’ONU.
Tout en reconnaissant le rôle et les sacrifices de la SAMIDRC dans le soutien aux efforts du gouvernement de la RDC pour défendre son intégrité territoriale, Washington a souligné que son objectif premier dans l’est de la RDC est de soutenir une désescalade du conflit et de mettre fin à l’instabilité et aux souffrances humaines que le conflit a causées.
« Nous pensons que ce Conseil devrait se garder de toute mesure qui pourrait attiser davantage les tensions régionales, notamment en apportant un soutien important de la Monusco à la SAMIDRC », a-t-elle souligné.
Dans son rapport soumis au Conseil de sécurité, António Guterres a proposé trois options : (a) renforcement de la coordination, du partage d’informations et de l’assistance technique dans le cadre du mandat actuel de la Monusco pour assurer la déconfliction et atténuer les dommages causés aux civils ; (b) l’utilisation limitée des moyens et capacités logistiques de la Monusco en vertu d’une autorisation supplémentaire du Conseil de sécurité ; et c) la fourniture d’un soutien plus complet de l’ONU au-delà des paramètres d’appui logistique et opérationnel limité de la Monusco fixés par la résolution 2717 (2023) du Conseil de sécurité.
La troisième option comprendraient les catégories de soutien suivantes : (a) la facilitation des déploiements et des rotations des troupes de la Mission de la SADC par le biais d’accords contractuels de transport aérien stratégique ; (b) une capacité d’évacuation dédiée, ainsi qu’un soutien médical connexe ; (c) les services de survie ; (d) les consommables ; (e) les capacités de gestion de l’empreinte environnementale de la mission de la SADC ; et (f) les contrats de maintenance pour le soutien aux technologies géospatiales, aux télécommunications et à l’information et aux infrastructures.
« Des capacités dédiées seraient également nécessaires pour garantir que la fourniture d’un soutien logistique et opérationnel plus large à la mission de la SADC au titre de l’option 3 soit conforme aux politiques pertinentes, y compris la politique de diligence raisonnable en matière de droits de l’homme et les règles et réglementations des Nations unies », a écrit António Guterres dans son rapport consulté par Afriquactu.net.
Une coordination étroite avec le gouvernement de la République démocratique du Congo, le système des Nations unies dans son ensemble au pays et dans la région, ainsi qu’avec l’Union africaine et la SADC serait essentielle pour garantir que la fourniture du matériel logistique des Nations unies et l’appui opérationnel à la Mission de la SADC au titre de l’option 3 contribue à l’objectif primordial de rétablir la paix et la sécurité dans l’Est de la République démocratique du Congo grâce à des solutions politiques durables, a souligné le secrétaire général de l’ONU.
Le Conseil de sécurité se décidera dans les prochains jours. Pays porte-plume du dossier de la RDC à l’ONU, la France a annoncé qu’elle proposera une résolution qui va respecter les principes de l’ONU.