La Russie a soulevé lundi la nécessité d’éviter une nouvelle dégradation de la situation, lourde de conséquences pour l’ensemble de la région des Grands Lacs, où le nombre de déplacés internes, particulièrement en RDC, approche déjà les 7,5 millions de personnes. Alors que les tensions sont toujours vives entre Kinshasa et Kigali, Moscou a appelé à une solution qui tient compte « intérêts fondamentaux » de toutes les parties.
Cette déclaration a été faite par Anna Evstigneeva, représentante permanente adjointe de la Russie auprès de l’ONU, lors du briefing du Conseil de sécurité sur la crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo, où l’armée rwandaise occupe plusieurs localités.
« Les problèmes à l’Est de la RDC sont profondément enracinés et nécessitent des réponses équilibrées et à long terme qui tiennent compte des intérêts fondamentaux de toutes les parties concernées. Nous sommes convaincus que seules des décisions politiques permettront de créer les conditions d’une stabilisation durable. Nous appelons à la cessation des hostilités et à la pleine mise en œuvre des accords dans le cadre du processus de Luanda. Cela devrait être facilité par l’intensification des efforts diplomatiques régionaux et de la médiation entre Kinshasa et Kigali », a-t-elle suggéré, soulignant qu’il est évident que le succès sur cette voie ne peut être assuré que si l’interaction du gouvernement (sans préciser lequel) avec les groupes armés illégaux cesse.
Se disant « convaincue » que « beaucoup dépend » de l’efficacité des actions de Kinshasa pour stabiliser le pays, renforcer la responsabilité du secteur de la sécurité et le contrôle gouvernemental dans toutes les régions, ainsi que résoudre les conflits intercommunautaires grâce au lancement d’un dialogue interethnique inclusif, la Russie a jugé « inacceptable » l’ingérence extérieure « destructrice » dans les affaires de la RDC.
« Nous entendons souvent au Conseil de sécurité dire qu’un conflit est « oublié » en raison de l’escalade dans d’autres régions du monde. La crise en République démocratique du Congo est l’une des plus anciennes, avec une histoire sanglante et des victimes sans précédent. Malheureusement, les efforts diplomatiques en cours ont eu des résultats limités. Nous appelons les pays ayant des intérêts politiques et économiques dans la région et une influence sur les principaux protagonistes à donner la priorité aux intérêts de la population de la RDC », a-t-elle indiqué.
Dans la foulée, Anna Evstigneeva a appelé les membres du Conseil de sécurité à envisager l’option d’un soutien accru au contingent de la SADC dans le cadre d’un effort régional visant à stabiliser la situation.
« Nous soutenons l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de ce pays », a-t-elle souligné, rassurant qu’en tant que membre permanent de cet organe, la Russie continuera à contribuer à la résolution de la crise dans l’est de la République démocratique du Congo.