Très impliqués dans les processus de paix dans la région des Grands Lacs, les USA se disent « prêts » à soutenir la mise en œuvre et le suivi de l’accord de cessez-le-feu conclu mardi à Luanda entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, sous la médiation de l’Angola.
L’annonce de l’arrêt des hostilités ouvre la voie à la résolution pacifique de ce conflit sanglant de plus de 25 ans, envenimé par le soutien de l’armée rwandaise aux rebelles du M23, une milice Tutsi qui a repris les armes fin 2021 dans l’Est de la RDC. Washington entend tout mettre en œuvre pour la réussite de cette mesure « à durée indéterminée ».
« Les États-Unis sont prêts à soutenir la mise en œuvre et le suivi du cessez-le-feu, notamment par le biais des efforts du Mécanisme de vérification ad hoc angolais. Au fur et à mesure de la mise en œuvre du cessez-le-feu, nous appelons tous les acteurs à respecter les droits de l’homme, à adhérer aux obligations applicables en vertu du droit international humanitaire et à tenir tous les acteurs responsables des droits de l’homme », a déclaré mercredi Matthew Miller, porte-parole du secrétaire d’État américain.
Ce cessez-le-feu, qui entrera en vigueur le dimanche 4 août 2024 à minuit, heure locale, sera supervisé par le Mécanisme de vérification Ad-Hoc renforcé par les experts des renseignements des trois pays.
« Nous saluons le rôle important joué par le mécanisme de vérification ad hoc dirigé par l’Angola dans le suivi du cessez-le-feu. Nous félicitons les gouvernements de la RDC et du Rwanda pour leur engagement à poursuivre les négociations afin de mettre fin à ce conflit », a-t-il ajouté, saluant particulièrement les efforts de médiation du président angolais, João Lourenço.
Cet accord est conclu au moment où des pans entiers du Nord-Kivu sont contrôlés par l’armée rwandaise et les rebelles du M23. Selon l’ONU, début avril 2024, la zone d’influence de la coalition M23-RDF était la plus vaste jamais enregistrée, représentant une augmentation de 70 % par rapport à novembre 2023, y compris de nouvelles zones qu’ils n’avaient jamais contrôlées auparavant.
Le dernier rapport des experts de l’ONU a indiqué que le M23 et l’armée rwandaise ont de facto encerclé Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, contrôlant progressivement toutes les voies d’accès et d’approvisionnement, à l’exception d’une route menant directement au Rwanda.