A l’occasion de son investiture pour un quatrième mandat à la tête du Rwanda, dimanche 11 août, le président Paul Kagame a remercié ses homologues João Lourenço de l’Angola et William Ruto du Kenya, pour les efforts qu’ils continuent de déployer afin de ramener la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) en proie aux conflits armés, dont le plus redoutable est celui du M23 soutenu, selon l’ONU, par l’armée rwandaise.
Les présidents Lourenço et Ruto dirigent respectivement les processus de paix de Luanda et de Nairobi. La première initiative vise à résoudre les tensions politiques entre la RDC et le Rwanda, tandis que la deuxième concerne la problématique des groupes armés.
Dans son discours d’investiture, Paul Kagame a prévenu que « les efforts sincères de médiation des dirigeants régionaux mandatés ne peuvent pas fonctionner comme prévu » si le gouvernement congolais « ne fait pas ce qu’il faut ».
Le chef de l’Etat rwandais a donc appelé à s’attaquer aux causes profondes du conflit. Il s’agit, selon lui, de répondre aux revendications des « Rwandophones congolais », mettre fin aux « discours de haine » contre les Tutsi, rapatrier les réfugiés congolais vivant dans la région, respecter les accords signés et instaurer la bonne gouvernance en RDC.
« Et ici, je voudrais m’arrêter pour remercier le président de l’Angola, le président João Lourenço, et le président du Kenya, le président William Ruto, entre autres, pour tout ce qu’ils ont fait et continuent de faire », a-t-il déclaré.
Les discussions entre les deux pays se poursuivent à Luanda sous la médiation de João Lourenço. Félix Tshisekedi a tourné le dos au processus de Nairobi, accusant William Ruto d’avoir pris fait et cause pour le Rwanda.
Après Kigali, où il a échangé dimanche avec Paul Kagame, João Lourenço est arrivé lundi à Kinshasa pour un entretien avec Félix Tshisekedi sur ce dossier.
Cette crise est suivie de près par la communauté internationale. La semaine dernière, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est déclaré « préoccupé » par l’escalade de la violence dans l’est de la République démocratique du Congo, qui aggrave la situation humanitaire actuelle et les problèmes de protection, ainsi que par les tensions persistantes entre ce pays et le Rwanda, notant que la RDC reste en proie à des cycles récurrents et évolutifs de conflits et de violence permanente causés par des groupes armés étrangers et nationaux.