Dans l’Est de la République démocratique du Congo (FARDC), les combats ont repris le 24 août dernier après quelques jours de trêve. L’armée congolaise et la milice M23 appuyée par l’armée rwandaise s’accusent mutuellement d’avoir violé l’accord de cessez-le-feu conclu le 30 juillet à Luanda. Les hostilités entre les FARDC et les RDF/M23 ont plongé cette région dans une grave crise humanitaire avec plus de 5 millions de personnes déplacées.
La coalition RDF/M23 a, dans un communiqué publié samedi dernier, accusé les FARDC d’ « abuser » du cessez-le-feu pour se déployer dans les zones sous son contrôle, notamment à Katwa, Itwe, Kikubo, Ubangu et Kamandi, dans la province du Nord-Kivu. Dimanche, les rebelles ont affirmé qu’un avion de l’armée régulière a « violé » leur zone. « Cet acte constitue une violation flagrante du cessez-le-feu et une provocation inadmissible », a dénoncé Lawrence Kanyuka, porte-parole des miliciens.
En réaction, les FARDC ont dénoncé lundi une manipulation de l’opinion, accusant à leur tour les RDF/M23 de violer répétitivement le cessez-le-feu. Selon le porte-parole de l’armée congolaise au Nord-Kivu, les rebelles tentent de justifier les attaques perpétrées le 24 août à Lubero.
« Nous portons à la connaissance de l’opinion que le M23/RDF ont tenté de couvrir à travers les différentes communications de ce dimanche 25 août, leurs multiples violations du cessez-le-feu en cours. Dans leur communiqué officiel signé ce 25 août, ils parlent d’un aéronef des Forces armées de la République démocratique du Congo, qui aurait survolé les zones de Lubero et Rutshuru. En effet il s’agit là d’une tentative d’aveugler l’opinion, car c’est depuis 48 heures qu’à cause des problèmes de météo, aucun aéronef des FARDC ou des partenaires, n’a pu prendre les airs au Nord-Kivu. Dans ce même cadre, pour justifier les attaques qu’ils ont lancé ce dimanche sur les nos positions à Kikubo dans le territoire de Lubero, ces derniers ont signé en date du 24 août et mis sur la place publique un communique évoquant un déploiement des troupes des FARDC aux alentours des zones sous leurs contrôles. Il s’est agit là encore, d’une manipulation de l’opinion », a écrit le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike Kaiko, dans un communiqué publié lundi 26 août.
Face à cette situation, l’armée congolaise a rappelé qu’elle considère « ce comportement belliciste » comme une énième violation du cessez-le-feu voulu par le processus de Luanda.
Ainsi, a précisé Guillaume Ndjike, les FARDC « comptent saisir le Mécanisme conjoint de vérification élargi et le Mécanisme ad hoc de vérification, afin de mettre en lumière ces actes et d’en tirer toutes les conséquences y relatifs ».
Signé le 30 juillet à Luanda par les ministres congolais et rwandais des Affaires étrangères, sous la médiation du chef de la diplomatie angolaise, l’accord de cessez-le-feu (à durée indéterminée) est entré en vigueur le 4 août. Il est supervisé par le Mécanisme de vérification ad hoc renforcé par les experts des renseignements de la RDC, de l’Angola et du Rwanda.