Depuis le 1er octobre, la Suisse a pris la présidence tournante du Conseil de sécurité des Nations unies. Son programme mensuel prévoit notamment un briefing sur l’évaluation de la mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo (RDC) et la région des Grands Lacs.
La crise rwando-congolaise, un des plus anciens conflits non résolus sur le continent africain, demeure une préoccupation. Pour que les tensions s’apaisent à long terme, la Suisse a exigé, le 30 septembre dernier, le retrait des troupes rwandaises de la RDC, soulignant que les engagement pris (par les deux pays) lors de la deuxième réunion ministérielle tenue à Luanda doivent être entièrement mis en œuvre.
« Le Rwanda doit retirer ses forces de la RDC en développant un plan de désengagement et la RDC doit opérationnaliser le plan pour la neutralisation des FDLR. De plus, le Rwanda doit cesser tout soutien au M23 », a déclaré Christoph Carpenter, coordinateur politique de la mission suisse auprès de l’ONU.
Le diplomate suisse a jugé « impératif » que les parties redoublent d’efforts pour apaiser les tensions et parvenir à une paix durable. Il a réitéré, dans ce contexte, le soutien de son pays au processus de Luanda mené par le président Lourenço, qui a conduit à la signature de l’accord de cessez-le-feu du 30 juillet.
Pour la Suisse, cet accord constitue un pas encourageant vers la désescalade. Ainsi, a-t-elle appelé toutes les parties impliquées à y adhérer pleinement et à soutenir le travail du mécanisme de vérification ad hoc dans la surveillance du cessez-le-feu.
En outre, Christoph Carpenter a condamné les attaques perpétrées contre les civils par les rebelles du M23, supplétifs de l’armée rwandaise. « Loin de reculer, le M23 poursuit son expansion territoriale et continue, tout comme d’autres parties au conflit, de violer avec impunité le droit international, avec des répercussions insupportables pour la population civile », a-t-il déploré.
Face à cette situation préoccupante, la Suisse a estimé qu’il est crucial que le Conseil de sécurité s’exprime d’une voix unie et contribue au succès des initiatives politiques qui, selon elle, est indispensables à la stabilité et à une paix durable dans la région.
« Cela nécessite une étroite coordination entre tous les acteurs, une complémentarité des actions, et avant tout, une volonté commune de toutes les parties de bâtir un climat de confiance », a souligné Christoph Carpenter, réitérant le soutien indéfectible de son pays au peuple congolais ainsi qu’à l’ensemble des acteurs engagés pour la paix.
En octobre, le Conseil de sécurité de l’ONU accueillera, sous la présidence suisse, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. Les deux conseils discuteront de la coopération en matière d’opérations de maintien de la paix dans le contexte de la sécurité climatique et du rôle des jeunes dans le travail de paix.