Le Conseil de sécurité de l’ONU a, dans une déclaration faite vendredi 25 octobre, condamné fermement l’exploitation et le commerce illicites des ressources naturelles par les groupes armés et les réseaux criminels transnationaux qui les soutiennent, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, occupent plusieurs localités.
Soulignant que ces activités illégales compromettent une paix et un développement durables, l’organe exécutif de l’ONU a appelé à de nouvelles mesures pour s’attaquer d’urgence au financement des groupes armés, en particulier en renforçant les capacités nationales de réglementation et d’application de la loi.
Compétent au premier chef pour constater l’existence d’une menace contre la paix ou d’un acte d’agression, le CS a également souligné la nécessité de s’attaquer aux causes profondes du conflit pour fonder une paix durable, mettant en évidence l’importance de la responsabilisation des auteurs de violations des droits de l’homme, du développement économique, d’une transparence et d’une traçabilité accrues du commerce des minéraux, ainsi que du soutien aux échanges transfrontaliers de la société civile.
Evoquant le rapport final de 2024 du Groupe d’experts sur la République démocratique du Congo, le Conseil de sécurité a réitéré sa profonde préoccupation face aux informations faisant état d’une intervention militaire étrangère directe sur le territoire congolais.
« Les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé leur ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo ainsi que de tous les États de la région. Ils ont réaffirmé leur plein soutien aux efforts déployés par l’ONU pour promouvoir la paix et la sécurité, notamment aux actions de stabilisation menées par la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), le représentant spécial du secrétaire général ainsi que l’Envoyé spécial pour la région des Grands Lacs et son bureau », peut-on lire dans le communiqué publié par la Présidente du Conseil de sécurité, Pascale Christine Baeriswyl.
En outre, l’ONU a appelé tous les donateurs à accélérer et à renforcer d’urgence leur soutien en réponse au Plan de réponse humanitaire 2024, se déclarant profondément préoccupé par le lourd tribut que le conflit en cours fait payer aux civils, notamment aux femmes et aux enfants, et par les violations persistantes du droit international humanitaire et les violations et atteintes aux droits de l’homme, notamment les violences sexistes, les violences sexuelles en période de conflit et le recrutement, l’utilisation et l’enlèvement d’enfants.
La RDC est riche en ressources naturelles, notamment en coltan, en or, en diamants et en cobalt. L’exploitation de ces minerais est une cause majeure de conflits prolongés entre groupes. Certains groupes armés se financent grâce au contrôle qu’ils exercent sur ces ressources.