Les jours de la Force régionale de l’EAC dans l’Est de la RDC sont comptés en raison de son inefficacité face à l’activisme des groupes armés, particulièrement les « terroristes » du M23. Tant réclamé par l’opposition et plusieurs organisations de la société civile, le retrait des troupes est-africaines pourrait intervenir fin juin.
En visite d’Etat au Botswana, siège de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), le président de la RDC, Félix Tshisekedi a déclaré devant la presse qu’à la fin du mandat de la Force régionale, en juin prochain, si les résultats de sa mission ne sont pas satisfaisants, ce contingent, venu à la rescousse de la RDC, devra quitter définitivement le territoire congolais.
Selon Félix Tshisekedi, qui vient d’obtenir le déploiement des troupes de la SADC, la coalition des armées est-africaines n’a pas accompli le rôle qui lui a été assigné, celui d’imposer la paix.
« Manifestement, il y a des problèmes avec cette force régionale. La première raison qui nous pousse a nous poser des questions, c’est le rôle assigné à cette régionale qui n’est pas rempli. Il y a dans certaines régions, une cohabitation observée entre les contingents de la force régionale et les terroristes du M23. Cela n’était pas prévu au programme. Il était question de contraindre ces forces du M23 au cessez-le-feu, au retrait et au cantonnement », a indiqué le chef de l’Etat congolais.
Ciel nuageux entre Kinshasa et Nairobi
Sans doute, la RDC et le Kenya ne sont pas sur une même longueur d’onde. L’absence du président kenyan au sommet du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba tenu 6 mai à Bujumbura, en dit long.
Les divergences entre les deux Etats de l’EAC semblent être profondes. Elles se traduisent notamment par la nomination du nouveau commandant de la Force régionale par Nairobi « sans consulter » Kinshasa.
« Il y a aussi le problème du général de la force, le général Jeff Nyagah, qui a démissionné de manière spectaculaire, nous surprenant tous en parlant des menaces, des menaces auxquelles il ne nous a jamais fait part. Pourquoi il ne nous a pas fait part de ces menaces? Lui-même le sait. Lorsqu’il décide de quitter la RDC, le Kenya désigne directement un autre commandant de la force sans consultation comme ci cette force n’appartenait qu’au Kenya », a fustigé le chef de l’Etat congolais, appelant à clarifier la situation.
La déclaration du président Tshisekedi intervient 24 heures après l’approbation par la SADC du déploiement d’une Force militaire pour rétablir la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC.
Le gouvernement congolais relance sa coopération avec la SADC, qui a réitéré son soutien indéfectible à la lutte contre les groupes armés dans l’Est de la RDC pour ouvrir la voie à une paix, une sécurité et une prospérité durables pour le peuple congolais.