Forte de ses liens avec tous les acteurs de la région des Grands lacs, l’ONU est à la manœuvre pour tenter d’obtenir une solution définitive, par la voie diplomatique, à la crise sécuritaire en cours dans l’est de la RDC entre Kinshasa et Kigali, alors que d’intenses combats ont repris au Nord-Kivu, occasionnant des déplacements massifs de civils.
L’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Huang Xia, qui était en visite fin 2024 au Burundi, au Rwanda, en Angola et en RDC, a appelé mardi, dans un communiqué, à l’organisation urgente du douzième sommet du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, afin que les chefs d’Etat de la région se penchent sur l’instabilité qui prévaut dans la partie orientale du pays de Félix Tshisekedi à la suite des attaques de rebelles du M23, milice soutenue par l’armée rwandaise.
Cette rencontre de haut niveau devrait également, selon le diplomate onusien, examiner le projet de Plan d’action de revitalisation de l’Accord-cadre en vue de s’attaquer aux causes profondes du conflit et mettre fin aux cycles de violence pour instaurer une paix durable dans la région des Grands Lacs.
A cet égard, il a réaffirmé l’engagement de l’ONU à travailler en étroite collaboration avec les gouvernements de la région, les autres garants de l’Accord-cadre (l’Union africaine, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC)) ainsi que les partenaires internationaux afin de mener à son terme le processus de revitalisation de cet accord et de parvenir à une mise en œuvre intégrale des engagements pris par les Etats signataires.
L’ONU condamne l’expansion territoriale du M23
Dans l’est de la RDC, la situation est marquée par la reprise des affrontements entre les FARDC et la coalition RDF-M23. L’ONU a condamné fermement l’escalade des tensions, l’expansion territoriale du M23 et la rupture du cessez-le-feu qui aggrave une situation humanitaire déjà extrêmement précaire pour les populations civiles.
Pour Huang Xia, les parties au conflit doivent privilégier le dialogue dans le cadre des processus de paix régionaux de Luanda et de Nairobi et s’abstenir de tout acte susceptible de constituer des violations des engagements nationaux et régionaux de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région, signé en 2013, y compris la violation de l’intégrité territoriale des Etats et le soutien aux groupes armés.
En outre, il a rappelé que la poursuite des hostilités compromet les efforts collectifs en faveur de la stabilité et du développement durable dans la région des Grands Lacs.
Face à cette instabilité persistante, l’ONU s’est engagée à poursuivre ses bons offices et à soutenir les processus de paix de Luanda et de Nairobi afin de parvenir à une résolution pacifique de ce conflit et mettre fin aux souffrances des populations qui n’ont que trop duré.