Le Rwanda doit cesser de soutenir le M23 et se retirer du territoire congolais, a déclaré samedi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, agitant la menace de sanctions alors que les combats font toujours rage entre les FARDC et les RDF-M23 au Nord et Sud-Kivu.
L’Union européenne a condamné fermement la présence militaire du Rwanda en RDC qui, selon sa haute représentante pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité constitue une violation flagrante du droit international, de la Charte des Nations Unies et de l’intégrité territoriale de la RDC.
Cette déclaration intervient quelques jours seulement après la prise de la ville de Minova (Sud-Kivu) et la cité de Sake (Nord-Kivu) par la coalition RDF-M23, alors que la ville de Goma est soumise à une pression immense. « La menace du M23 de conquérir Goma est inacceptable et a en elle-même de graves conséquences humanitaires et sécuritaires sur le terrain », a tonné Kaja Kallas.
« L’UE envisagera tous les outils à sa disposition afin de demander des comptes aux responsables du maintien du conflit armé, de l’instabilité et de l’insécurité en RDC », a-t-elle menacé, réitérant que le Rwanda doit cesser de soutenir le M23 et se retirer de la RDC.
Selon l’UE, la percée des rebelles a poussé de nouveaux déplacés internes vers les camps surchargés autour de Goma, où plus de 800 000 déplacés internes sont hébergés. Aussi, a-t-elle ajouté, le risque de voir un grand nombre de déplacés internes se retrouver pris entre les combattants est extrêmement inquiétant.
« L’UE condamne fermement la prise de la ville de Minova le 21 janvier, suivie de la prise de Sake le 23 janvier par le M23. L’avancée continue du M23 constitue une violation inacceptable du cessez-le-feu convenu et aggrave encore la crise humanitaire désastreuse dans l’est de la RDC », a-t-elle souligné.
Dans la foulée, Kallas a fait remarquer que cette situation compromet les efforts déployés par l’Afrique pour parvenir à une résolution pacifique du conflit. Ainsi, a-t-elle réaffirmé le soutien sans réserve de l’UE aux processus de Luanda et de Nairobi.
« L’UE réaffirme son soutien total et indéfectible au processus de Luanda mené par le président angolais João Lourenço. L’UE appelle à une reprise rapide des négociations dans le cadre du processus de Luanda afin de trouver une solution durable, pacifique et politique et exhorte toutes les parties à honorer pleinement leurs engagements dans le cadre du processus de Luanda, en particulier le cessez-le-feu convenu le 30 juillet 2024, la neutralisation des FDLR et le retrait des forces rwandaises. L’UE réitère également son soutien au processus de Nairobi », a martelé la cheffe de la diplomatie européenne, qui est également préoccupée par le rapport du Groupe d’experts de l’ONU détaillant la consolidation des administrations parallèles, les recrutements forcés et l’exploitation illicite des zones minières dans les territoires contrôlés par le M23.