Il n’y a pas de solution militaire à l’invasion de la RDC par le Rwanda, estime le médiateur João Lourenço qui, dans une déclaration faite vendredi, a condamné fermement les « actions irresponsables » du M23 et de ses partisans (troupes rwandaises), qui mettent en danger tous les efforts et progrès réalisés dans le processus de Luanda pour un règlement pacifique de ce conflit.
Le président angolais a haussé le ton contre l’agression rwandaise. Pour João Lourenço, la résurgence des attaques perpétrées par les rebelles du M23 appuyés par l’armée congolaise et la récente occupation illégale des localités de Sake et Minova, dans l’est de la RDC, reflètent une dangereuse escalade de ce conflit, avec d’énormes conséquences pour la fragile situation humanitaire, en particulier autour de la ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu.
« Son excellence João Manuel Gonçalves Lourenço, président de la République d’Angola et facilitateur du processus de paix dans la région des Grands Lacs, dans le conflit opposant la République démocratique du Congo (RDC) au Rwanda, exprime sa profonde préoccupation face à la grave détérioration de la situation en matière de paix et de sécurité en Est de la RDC surtout dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu », a rapporté le ministre angolais des Affaires étrangères, Tete Antonio, dans un communiqué publié vendredi soir.
Alors que d’intenses combats se poursuivent à Sake, le médiateur a réitéré que « le conflit et les défis de sécurité dans l’est de la RDC n’ont pas de solution militaire » et a exhorté « les parties à revenir immédiatement à la table des négociations ».
En outre, il a lancé un appel aux parties en conflit pour qu’elles respectent les droits de l’homme, la protection des civils et sauvegardent l’intégrité et la sécurité des troupes du Mécanisme spécial renforcé de vérification (MAVR), déployées à Goma, dans le cadre des efforts de facilitation.
Cette crise, qui préoccupe la communauté internationale, sera au centre d’une réunion d’urgence, lundi 27 janvier, au Conseil de sécurité de l’ONU. Elle a été demandée par le gouvernement congolais, quelques heures après que la coalition RDF-M23 a tué sur le champ de bataille le gouverneur militaire du Nord-Kivu, Peter Cirimwami.