La résolution du conflit dans l’est de la RDC doit être politique et non militaire, ont déclaré dimanche les trois pays africains membres non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, Algérie, Sierra Leone et Mozambique ainsi que Guyane (A3+), demandant aux rebelles du M23-AFC à s’engager dans le processus de paix de Nairobi et à faire taire leurs armes.
En raison de l’offensive du M23-AFC, 80 % des réseaux d’électricité et d’eau de Goma ont été endommagés. Les hôpitaux d’urgence de Goma sont débordés, avec plus de 290 blessés, dont 90 civils. Préoccupé par cette situation, l’A3+ a appelé toutes les parties à s’engager de manière significative et de bonne foi afin de créer les conditions de la paix.

« Nous appelons les rebelles du M23/AFC à cesser immédiatement les hostilités , à stopper leur offensive et à retourner dans les zones de pré-cantonnement qui leur ont été assignées. Le M23/AFC doit s’engager dans le processus de Nairobi et faire taire ses armes. Comme nous l’avons déjà indiqué, la solution ultime au conflit dans l’est de la RDC réside dans le dialogue politique », a déclaré Michael Imra Kanu, représentant permanent de la Sierra Leone, affirmant que les processus de Luanda et de Nairobi restent des voies viables vers la paix.
L’A3+ a appelé également le gouvernement de la RDC à collaborer de bonne foi avec toutes les parties prenantes concernées et à s’engager à neutraliser les FDLR, comme indiqué dans le Plan harmonisé dans le cadre du processus de Luanda.
« Nous appelons le gouvernement de la RDC et le gouvernement du Rwanda à revenir sans conditions préalables aux pourparlers diplomatiques, dans le cadre du processus de Luanda, pour parvenir à une résolution durable et pacifique du conflit dans la région, notamment en abordant les questions respectives relatives à la neutralisation des FDLR et au désengagement des forces en dehors du territoire de la RDC », a-t-il ajouté, exhortant vivement ceux qui continuent de soutenir l’avancée du M23 à cesser immédiatement cette assistance , car elle compromet la paix et la stabilité à long terme de la RDC et de la région dans son ensemble.
Relancer le processus de Nairobi
Les quatre pays ont souligné la nécessité urgente de reprendre le processus de Nairobi. Ainsi, ont-ils appelé le gouvernement congolais à s’engager pleinement dans ce processus piloté par la Communauté de l’Afrique de l’est (EAC).
« Nous encourageons le leadership africain à poursuivre son engagement auprès de toutes les parties prenantes concernées et à revitaliser le processus, avec le soutien total de la communauté internationale », a souligné Michael Imra Kanu, qui a invité le Conseil de sécurité de l’ONU à œuvrer résolument pour promouvoir un dialogue constructif en vue de désamorcer les tensions et éviter de rejeter la faute sur les parties au conflit.
Selon le diplomate sierraleonais, il s’agit pour l’ONU de veiller à ce qu’aucun acteur extérieur ne contribue, intentionnellement ou non, à la perpétuation du conflit entre le Rwanda et la RDC, notamment en fournissant des armes et d’autres ressources.
Par ailleurs, l’A3+ a condamné sans équivoque les meurtres de soldats de la paix de la MONUSCO et de personnels militaires de la SAMIDRC au cours de l’offensive du M23/AFC.
Félicitant la MONUSCO d’avoir maintenu « sa posture défensive » pour protéger les civils et remplir son mandat, l’Algérie, la Sierra Leone, la Somalie et la Guyane ont appelé à une coordination continue entre la MONUSCO, les FARDC et la SAMIDRC, conformément à leurs mandats et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.