La crise rwando-congolaise a atteint un niveau extrême. Les Forces rwandaises de défense (RDF) sont sur le point d’atteindre leur principal objectif stratégique qui est de s’emparer de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. Dimanche, la Russie a appelé la communauté internationale à « ne pas oublier que l’élément central de la crise est l’exploitation illégale des ressources naturelles congolaises ».
Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le représentant permanent de la Russie, Vassily Nebenzia, s’est dit « convaincu » que la lutte pour accéder aux minéraux congolais d’importance stratégique est l’une des raisons de la poursuite de la crise actuelle.
« Ce qui se passe actuellement dans la région de Rubaya, riche en coltan et désormais sous le contrôle du M23, est un secret de polichinelle. Il est également notoire que d’autres groupes et acteurs extérieurs sont impliqués dans cette activité criminelle. Nous savons tous très bien qui ils sont et nous savons qu’ils se remplissent les poches en faisant passer en contrebande des ressources naturelles sanglantes depuis l’est de la RDC », a dénoncé le diplomate russe.
Face à ce pillage systématique, Moscou a appelé les pays qui ont un poids politique et économique dans la région à faire valoir leur influence sur les principaux protagonistes. Selon Vassily Nebenzia, cela pourrait permettre de mettre rapidement un terme à l’escalade, comme ce fut le cas lors de la situation de 2012-2013.
Par ailleurs, il fait remarquer que l’instabilité dans la région des Grands Lacs est en grande partie un héritage de la période coloniale. « C’est précisément à cette époque que les puissances coloniales de l’époque ont posé les bombes à retardement dont la région souffre encore aujourd’hui », a-t-il fustigé.
Malgré les divergences diplomatiques persistantes entre Kinshasa et Kigali, la Russie a promis de continuer à œuvrer avec d’autres membres du Conseil de sécurité pour coordonner une réponse adéquate aux événements qui se déroulent actuellement dans l’est de la RDC.
Le pays de Vladimir Poutine espère que les pays parviendront à trouver le langage adéquat qui permettra de mettre fin aux souffrances de la population civile et de ramener les parties à la table des négociations.