Entre Bruxelles et Kigali, les relations sont très froides. Partenaire du Rwanda dans la coopération au développement depuis 1962, la Belgique a convoqué mardi le chargé d’affaires de l’ambassade rwandaise à Bruxelles, André Bucyana, suite à la prise de Goma, ville située dans l’est de RDC, par l’armée rwandaise et les rebelles du M23.
La Belgique qui, en juillet 2023, avait refusé l’accréditation de Vincent Karega, désigné par le Rwanda pour être son nouvel ambassadeur à Bruxelles, « a réitéré sa position ferme, y compris l’appel au retrait des troupes rwandaises et à l’arrêt du soutien au M23 ».
Selon le chef de la diplomatie rwandaise, Olivier Nduhungirehe, le chef d’affaires rwandais a également « réitéré la position ferme du Rwanda à l’égard de la Belgique, à savoir sa propre responsabilité dans cette crise et son parti pris contre notre pays ».
Lundi, le ministre belge des Affaires étrangères avait déclaré que « la prise de Goma est une violation supplémentaire et inacceptable de l’intégrité territoriale de la RDC et du cessez-le-feu de Luanda ». Pour Bernard Quintin, l’Union européenne « doit agir pour que soit respecté et préservé le droit international ».
L’agression rwandaise a été également condamné par le président angolais, João Lourenço, qui assure la médiation entre Kinshasa et Kigali. Dans sa réaction, le Rwanda a également critiqué tacitement l’Angola, soulignant « le processus de Luanda ne doit pas être personnalisé ou considéré comme une fin en soi, mais comme un outil pour résoudre les problèmes de sécurité entre le Rwanda et la RDC ».